C’est une « série de records » dont on se serait bien passé que Daniel Camus et Christian Chidiac, du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), mettent en évidence dans l’éditorial du bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) hors série paru le 21 mai. La période est marquée par un retour en force de la rougeole partout dans le monde et par une forte demande de vaccination contre l’encéphalite japonaise chez les futurs expatriés en Asie du sud-est. Elle est aussi marquée par des fake news sur la chimioprophylaxie du paludisme qui ont conduit à de nouveaux cas, par des épisodes de fièvre de Lassa et de virus Ebola (Afrique), par la crainte de la fièvre jaune (Brésil), par la circulation active du chikungunya et de Zika (Amérique du Sud), par une explosion des cas de dengue (Asie) et par une forte demande de vaccination (pré et post-exposition) contre la rage.
Les recommandations sanitaires du voyageur ont donc été enrichies pour leur édition 2019. Outre la reprise du calendrier vaccinal comme la recommandation d’utiliser des vaccins tétravalents pour prévenir la grippe saisonnière, le BEH liste les pays à risque d’encéphalites à tiques, préconise un rappel de vaccin contre l’encéphalite japonaise chez les personnes ayant reçu un schéma complet avec Jevax et met à jour les obligations et recommandations par pays concernant la fièvre jaune. Il insiste par ailleurs sur l’obligation de produire un certificat international de vaccination sur lequel figurent l’étiquette du vaccin et la date de vaccination contre les infections invasives à méningocoque afin d’obtenir les visas pour les pèlerinages à La Mecque.
Gare aux détracteurs !
Le HCSP a réactualisé le chapitre consacré à la diarrhée du voyageur car il s’agit d’une affection fréquente, avec un « taux d’attaque pouvant dépasser 50 % pour un séjour de trois semaines ». Les conduites à tenir ont été révisées et le risque de portage digestif de bactéries multirésistantes (E. coli, BLSE) précisé (voyage en Asie, traitements antibiotiques).
Par ailleurs, les auteurs mettent en lumière le cas du paludisme, dont le nombre de cas importés en France métropolitaine reste élevé en 2018 : 2 730 déclarations dont 334 formes graves et 9 décès. Le HCSP alerte à son tour sur la promotion de l’utilisation de la plante Artemisia annua par des « détracteurs », qui n’est pas une chimioprophylaxie homologuée et a entraîné des cas de paludisme. Le HCSP en profite pour mettre à jour ses données sur les risques et recommandations par pays et pour souligner que « compte tenu du potentiel génotoxique (…) la chloroquine ne doit pas être utilisée chez la femme enceinte ou allaitante, sauf en l’absence d’alternative thérapeutique plus sûre ». Les experts ont d’ailleurs refondu le chapitre consacré aux femmes enceintes et allaitantes, recommandant de prendre conseil auprès de l’obstétricien avant de voyager et rappelant les mesures de précaution concernant tout voyage en zone de circulation du virus Zika.
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