De nombreuses questions subsistent autour des cigarettes électroniques, notamment quant à l’utilisation à long terme de certains des produits inhalés.
Les e-liquides renferment différents ingrédients : un solvant (propylène glycol et/ou glycérine 85-100 %), de la nicotine (0-2 %), de l’eau/éthanol (0-12 %), des arômes et/ou additifs (0-8 %) et des impuretés (0-1 %). Les e-cigarettes contiennent 11-24 mg de nicotine par cartouche (contre 6-12 mg pour les cigarettes). Les arômes utilisés pour masquer le goût de la nicotine auraient parfois un potentiel irritant ou toxique. Les liquides des cigarettes électroniques contiennent des produits toxiques et des impuretés : de la nitrosamine et de l’aldéhyde. À ce jour, plusieurs études ont trouvé, dans la vapeur des e-cigarettes, des composés carbonylés tels que formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine, de l’acétone, des nitrosamines, des alcaloïdes… ainsi que des traces de particules de métaux (nickel, étain, cuivre, plomb…), pouvant s’expliquer par une contamination des pièces métalliques de la cigarette électronique en contact avec le liquide.
Une étude réalisée avec un spectromètre de mobilité électrique (SMPS) a montré que la cigarette électronique émet 300-3 000 fois plus de particules que celles de l’air ambiant. Les conséquences pour la santé à long terme ne sont pas encore connues et des études sont nécessaires afin de faire un inventaire complet des produits chimiques et d’évaluer leurs effets sur la santé à court et long terme.
Effets sur le sevrage tabagique : trop peu d’études
À l’heure actuelle, il n’existe que deux essais contrôlés randomisés ayant étudié l’efficacité de la cigarette dans le sevrage tabagique. L’étude ASCEND (1) a comparé l’efficacité de la cigarette électronique par rapport aux dispositifs transdermiques dans le sevrage tabagique. 657 fumeurs suivis pendant 13 semaines : 295 ont reçu des patchs, 289 ont utilisé des cigarettes électroniques avec des cartouches préremplies d’un liquide à 16 mg/ml de nicotine et 73 ont utilisé des cigarettes électroniques sans nicotine. Les résultats ont montré que l’e-cigarette est aussi efficace que les timbres pour arrêter de fumer.
Des résultats similaires ont été obtenus chez un petit échantillon de patients schizophrènes. L’étude ECLAT (2) a été réalisée pendant 12 semaines chez 300 fumeurs non motivés par l’arrêt du tabac, répartis en 3 groupes : cartouches dosées à 7,2 mg/ml de nicotine, cartouches dosées à 7,2 mg/ml pendant 6 semaines, puis à 5,4 mg/ml et cartouches sans nicotine. Les résultats de cette étude ont démontré que les cigarettes électroniques, avec ou sans nicotine, permettaient la réduction de la consommation de tabac et prévenaient des rechutes pendant le sevrage. La baisse du nombre de cigarettes journalières concernait 22,3 % des sujets à 12 semaines et 10,3 % à un an. Ces résultats sont encourageants, mais ils restent inférieurs à ceux obtenus avec les traitements médicamenteux et le soutien psychologique, qui restent la référence dans le sevrage tabagique.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques