DEPUIS SA PREMIÈRE DESCRIPTION au Japon il y a plus de 40 ans, la maladie de Kawasaki est restée un mystère médical. Affectant principalement les jeunes enfants, cette vascularite systémique fébrile est la principale cause des maladies cardiaques acquises de l’enfant. En l’absence de traitement (immunoglobulines IV et acide acétylsalicylique), 25 % des enfants développent des séquelles cardiovasculaires, notamment des anévrismes coronaires ; 1 % des cas non traités sont fatals. La maladie a été rapportée dans le monde entier, mais elle est plus fréquente au Japon (1/150 enfants), et son incidence est en hausse. Aucun agent étiologique n’a été identifié.
En 2011, Rodo et coll. ont démontré que les pics saisonniers et les épidémies au Japon et aux États-Unis (côte Ouest) étaient liés à des vents venant de Chine. La même équipe internationale publie maintenant une étude précisant l’agent étiologique, l’origine des vents et le temps d’incubation entre l’exposition et la fièvre. Ils ont utilisé un modèle informatisé simulant les vents et la dispersion des particules survenant dans les différentes villes japonaises durant chaque journée depuis 1977 qui était associée à une incidence élevée ou faible de la maladie de Kawasaki. L’intervalle postépidémique (1987-2010) ainsi que les épidémies extrêmes (1979, 1982, et 1986) pointent tous vers une même région à l’origine des vents : les terres céréalières du nord-est de la Chine.
Des souches fongiques.
Les résultats suggèrent une période d’incubation très courte (de 6 heures à 2 jours) entre l’exposition et la maladie, ce qui plaide en faveur d’une exposition toxique ou antigénique déclenchant la maladie.
En conduisant des prélèvements atmosphériques à des altitudes de 2 à 3 kilomètres au-dessus du Japon durant les journées saisonnières de la maladie de Kawasaki, les chercheurs ont détecté avec surprise des Candida parmi les espèces fongiques dominantes (54 % des souches fongiques). Ceci concorde avec la démonstration par d’autres groupes que le Candida peut déclencher des symptômes de type Kawasaki sur des modèles animaux. « Une toxine fongique pourrait être recherchée comme un agent étiologique possible de la maladie de Kawasaki », déclarent les chercheurs.
« Ceci serait en accord avec une source d’origine agricole, un temps d’incubation court et des éclosions de cas synchronisées. Nos résultats suggèrent que l’agent causal de la maladie de Kasawaki est une toxine préformée ou un agent environnemental plutôt qu’un agent nécessitant une réplication ». Ils proposent un nouveau paradigme : une réponse immune influencée par la génétique de l’individu est déclenchée par une exposition environnementale portée par les vents et provoque le syndrome clinique de la maladie de Kawasaki.
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