L’ADDICTION À LA NICOTINE résulte de sa fixation sur les récepteurs à l’acétylcholine (ACh) dans le cerveau, mais curieusement elle ne se fixe que très faiblement sur ces mêmes récepteurs dans le muscle.
Une équipe dirigée par le Pr Dennis Gougherty (institut californien de technologie, Passadena) a résolu cette énigme : la puissante fixation sur le récepteur cérébral est due à une interaction « cation-pi » entre la nicotine et l’acide aminé aromatique TrpB sur le récepteur ; cette interaction clé est absente dans le muscle. Cela tient à une forme subtilement différente du site de fixation, liée à une mutation ponctuelle près de TrpB.
Cette découverte devrait guider le développement pharmacologique ciblant les récepteurs ACh cérébraux dans diverses indications : aide au sevrage tabagisme, Alzheimer, schizophrénie, autisme…
Pourquoi le tabac ne provoque pas de douleurs musculaires.
Les effets de la nicotine présente dans le tabac (diminution du stress, sensation de plaisir, amélioration de la cognition…) sont dus au fait qu’elle active les récepteurs dits acétylcholine nicotiniques. Il en existe 20 sous-types ; le sous-type alpha 4-bêta 2 est le plus fortement associé à l’addiction à la nicotine ; il est la cible de la varénicline, médicament récemment développé pour l’aide au sevrage tabagique.
Si la nicotine activait les récepteurs à l’acétylcholine situé à la jonction neuromusculaire, le tabagisme causerait des contractions musculaires intolérables, voire fatales.
Les chercheurs ont découvert qu’une mutation ponctuelle située près de l’acide aminé TrpB (résidu Lys sur les récepteurs cérébraux) à l’extérieur de la boîte aromatique, apparaît influencer la forme du site de fixation permettant à la nicotine d’interagir plus étroitement avec TrpB dans le récepteur cérébral que dans le récepteur musculaire
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