Avec une semaine d'avance sur la date prévue, la France a reçu, le 12 avril, ses premiers flacons de vaccin Janssen, 200 000 doses en tout, que les pharmaciens ont pu commander de lundi à mardi dernier en vue d'une livraison cette semaine. Une nouvelle particulièrement bienvenue pour les officinaux qui n'ont pas pu commander la semaine passée des flacons d'AstraZeneca.
Malheureusement, le 13 avril, l'Agence américaine du médicament (FDA) jette un froid. Suite à l'apparition de 7 cas de thromboses cérébrales rares chez des patientes âgées de 18 à 48 ans, dont un mortel, la FDA recommande de suspendre temporairement l'utilisation du vaccin Janssen (déjà injecté à près de 7 millions d'Américains), le temps d'enquêter. Une pause d'une semaine est décidée le lendemain aux États-Unis. Des annonces qui poussent le Laboratoire Johnson & Johnson (dont Janssen est une filiale) à retarder le déploiement de son vaccin en Europe. L'Agence européenne du médicament (EMA), qui a lancé une enquête de pharmacovigilance sur le sujet la semaine précédente, prend acte de la recommandation de la FDA et annonce qu'elle rendra son avis à son tour dans le courant de cette semaine. La Belgique a pour sa part décidé de suspendre l'administration de ce vaccin qui aurait dû commencer vendredi.
Alors que les pharmaciens français ont déjà passé commande pour recevoir leurs vaccins Janssen, une question se pose : les recevront-ils à la date prévue ? « Nous ne pourrons pas les utiliser avant d'avoir l'avis de l'EMA, précise d'emblée Christophe Bardin, membre du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale. Nous sommes dans une situation de stand-by. Des signaux doivent être analysés, nous n'avons pas encore toutes les données américaines en vie réelle pour comprendre ce qui se passe vraiment. » Toutefois, selon Christophe Bardin, il n'y a pas d'inquiétude à avoir quant au déploiement du vaccin Janssen. « Il y aura sûrement juste un petit décalage dans le calendrier, c'est peut-être l'affaire de quelques jours. » Alors que les cas de thromboses cérébrales observées avec le vaccin unidose sont comparables à ceux observés avec AstraZeneca, « on imagine difficilement un blocage du vaccin Janssen, estime Christophe Bardin. On risque donc de se calquer sur les mêmes restrictions et les mêmes possibilités que pour AstraZeneca ». Le fait d'avoir réservé le vaccin Janssen aux plus de 55 ans constitue d'ailleurs « un bon compromis en termes de bénéfices/risques », observe enfin le membre du Conseil d'Orientation de la stratégie vaccinale.
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