Les cas de syphilis ont plus que doublé en deux ans, ceux de gonococcies suivent une progression quasi similaire, tandis que 102 habitants sur 100 000 sont atteints d’une infection à chlamydia : ces chiffres publiés par Santé publique France donnent l’alerte sur une flambée des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes.
Les statistiques transmises par les généralistes, participant au réseau Sentinelles, confortent les observations sur l’avancée spectaculaire des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en métropole. Dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), Santé publique France relève des taux de prévalence en hausse entre 2020 et 2022 pour trois IST bactériennes : infections à Chlamydia trachomatis, gonococcies et syphilis. Il s'agit de cas pris en charge en médecine générale, confirmés biologiquement et vus en consultation.
Les infections à chlamydia trachomatis sont les IST les plus fréquentes, avec en 2022 un taux d’incidence de 102 cas pour 100 000 habitants. Elles progressent ainsi de 16 % par rapport à 2020. Les cas de gonococcies ont quasiment doublé (+91 %) au cours de ces deux années atteignant un taux de prévalence de 44/100 000 habitants. Quant aux cas de syphilis, ils font plus que doubler (+ 110 %) pour atteindre 21 personnes sur 100 000. Les femmes sont majoritairement représentées dans les cas de chlamydioses, tandis que les gonococcies touchent des hommes dans 77,7 % des cas. Pour la syphilis, neuf cas sur dix concernent des hommes. La classe d'âge la plus représentée chez les patients atteints d'IST est les 16-25 ans, sauf pour la syphilis pour laquelle un pic est observé entre 30 et 39 ans.
Santé publique France note qu'au cours des deux années écoulées, la part des dépistages a augmenté par rapport aux diagnostics de cas symptomatiques (32 % contre 50 % pour la syphilis, 18,4 % contre 35,3 % pour la gonococcie et 47 % contre 57,2 % pour les chlamydioses). Il apparaît que les personnes ayant contracté une gonococcie ou une syphilis avaient plus de multipartenaires, plus d’antécédents d’IST et de plus de coïnfections par le VIH que celles touchées par une infection à chlamydia. Elles avaient également plus recours à une prophylaxie pré-exposition (PrEP). Ces constats amènent Santé publique France à préconiser encore davantage un dépistage combiné des IST (VIH, IST bactériennes, hépatites B et C) chez les patients et leurs partenaires.
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