Franco-Russe

Un passeport et deux vaccins

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Publié le 18/01/2022

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C'est une curieuse histoire qui mêle réglementation sanitaire, médecine et géopolitique. Elle confronte depuis quelques mois les Français expatriés en Russie à un véritable imbroglio vaccinal. Une enquête menée par nos confrères du « Figaro » révèle en effet les affres de ces concitoyens désireux de voyager vers la France… en période de Covid. L'énoncé du problème tient un peu de la fusée à trois étages. 1) En Russie, seul le vaccin Spoutnik permet d'obtenir le passe sanitaire ; 2) Les vaccins anti-Covid de Pfizer, Moderna et AstraZeneca sont absents du pays de Poutine ; 3) Le vaccin russe n'est pas reconnu en Europe et ne permet donc pas d'obtenir le passe sanitaire français. Résultat ? A leur entrée dans l'Hexagone, les Français résidant en Russie et vaccinés au Spoutnik se voient astreints à une quarantaine de dix jours, et privés de passe sanitaire. Mais, en septembre dernier, pour les personnes vaccinées par Spoutnik ou les sérums chinois Sinovac, Sinopharm et CanSino, le ministère de la Santé a mis à jour ses directives : « Les personnes ayant reçu une ou deux doses d'un vaccin non reconnu par l'EMA (...) devront recevoir deux doses de vaccin à ARNm en France, afin de compléter leur schéma vaccinal et ainsi obtenir un passe sanitaire en France. » Personne ne sait dire aujourd'hui si l'administration de cette double dose vaccinale (jusqu'à 6 injections, donc) est sans effets délétères. Le plus simple serait sans doute que des doses de vaccins « européens » soient importées en Russie et dédiées aux Français y résidant. Las, au grand dam des expatriés, le ministère français des Affaires étrangères assure que l'autorisation d'importation n'a pas été délivrée… En attendant les précieuses livraisons, les Franco-Russes apprennent à jongler avec la quarantaine de 10 jours imposée lors de tout vol direct Russie-France. Lorsqu'ils le peuvent les expatriés font ainsi escale à Amsterdam, Bruxelles, Francfort, Milan ou Barcelone… avant d'aller tendre leur autre épaule à un second cycle de vaccination.

Didier Doukhan