Un homme de 36 ans, ayant séjourné en Espagne du 16 au 20 juin 2022, est tombé malade neuf jours plus tard. De retour en Italie, il est testé positif au Covid-19 le 2 juillet, mais son état se dégrade. Il finit par se rendre aux urgences le 5 juillet, où il est également testé positif au virus de la variole du singe et au VIH.
Le cas est détaillé dans la revue scientifique « Journal of Infection » et démontre que les infections au SARS-CoV-2 et au virus de la variole du singe peuvent se produire de manière simultanée. Surtout, les chercheurs italiens insistent sur le fait que les symptômes grippaux et la positivité au SARS-CoV-2 ne doivent pas exclure le risque d’une atteinte par la variole du singe chez les personnes à haut risque.
En l’occurrence, l’homme italien a souffert d’une forte fièvre (plus de 39 °C) accompagnée de fatigue, de maux de tête et de gorge et d’une lymphadénomégalie dans la région inguinale. Testé positif au variant Omicron BA.5.1 le 2 juillet, il a ensuite constaté l’apparition d’un rash sur le bras gauche, puis de petites vésicules douloureuses avec halo érythémateux sur le torse, les membres inférieurs, le visage et les fesses. Le 5 juillet, face à l’extension progressive et continue des vésicules qui avaient commencé à évoluer en pustules, il se rend aux urgences où il est immédiatement transféré dans l’unité des maladies infectieuses. À ce stade, le patient indique avoir déjà été traité pour la syphilis en 2019 et qu’un test VIH revenu négatif a été réalisé en septembre 2021. Atteint de trouble bipolaire, il est sous carbamazépine. Il a également été vacciné contre le Covid-19 (deux doses Pfizer fin 2021) et a contracté la maladie en janvier. Il précise enfin avoir eu des relations sexuelles sans protection avec des hommes lors de son séjour en Espagne.
Dès le lendemain, il est dépisté positif à la variole du singe et au VIH. Les autres tests sont négatifs (hépatite virale, herpès, gonorrhée, chlamydiose, lymphogranulomatose vénérienne). Traité avec du sotrovimab, le patient voit presque tous ses symptômes disparaître au 5e jour, mais il est toujours positif à la variole du singe le 6e jour. Le patient a pu continuer sa convalescence chez lui, en isolement. Il est à nouveau testé positif le 19 juillet, bien que les lésions cutanées soient presque complètement guéries. À partir de ce moment, un traitement du VIH est mis en place, une association de dolutégravir, abacavir et lamivudine.
Les auteurs concluent que « les médecins doivent être conscients de la possibilité d’une co-infection par le SARS-CoV-2 et le virus de la variole du singe, en particulier chez les sujets ayant récemment voyagé dans les zones d’épidémie ».
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