La classe pharmacologique
Le fostemsavir est une prodrogue du temsavir, une molécule bloquant l’entrée du VIH dans les lymphocytes CD4 via une inhibition sélective de la fixation du virus sur la sous-unité gp120 de la glycoprotéine d’enveloppe de ce dernier.
Les principales caractéristiques du produit
Rukobia se présente sous la forme de comprimés à libération prolongée dosés à 600 mg.
Il est indiqué, en association avec d’autres médicaments antirétroviraux appropriés, dans le traitement des adultes infectés par le VIH-1 multirésistant chez lesquels il est autrement impossible d’établir un schéma de traitement antirétroviral suppressif.
La posologie recommandée est de 600 mg deux fois par jour, avec ou sans nourriture.
Attention :
- La prise concomitante d’inducteurs puissants du CYP3A (ex : carbamazépine, phénytoïne, enzalutamide – Xtandi, un inhibiteur des récepteurs aux androgènes indiqué dans le cancer métastatique de la prostate – , rifampicine, millepertuis…) est formellement déconseillée lors d’un traitement par Rukobia (risque de baisse de l’efficacité virologique).
- Une adaptation posologique (ou une titration prudente) est recommandée en cas d’association avec certaines statines (atorvastatine, fluvastatine, pitavastatine, rosuvastatine, simvastatine) en raison d’interactions médicamenteuses
Le produit dans sa classe thérapeutique
Rappelons qu’il est recommandé de traiter l’infection VIH en première ligne par une trithérapie associant deux inhibiteurs nucléos(t)idiques de la transcriptase inverse à un inhibiteur de protéase, un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse ou un inhibiteur de l’intégrase ou encore par une bithérapie dolutégravir + lamivudine (Dovato). En cas d’échec virologique avéré, le choix du nouveau traitement est du ressort d’une équipe pluridisciplinaire expérimentée. Rukobia (en association) est le dernier en date des options de dernier recours, après notamment l’ibalizumab (Trogarzo), qui, quant à lui, s’administre par voie intraveineuse. Ces deux produits ayant des mécanismes d’action différents peuvent être éventuellement associés. Lors des essais cliniques, il n’a pas été montré de résistance croisée entre le temsavir et d’autres antirétroviraux, une sensibilité diminuée étant néanmoins possible. Enfin, l’activité du temsavir varie selon le sous-type de VIH-1.
Le confort du patient
Les effets indésirables les plus fréquents sont représentés par des troubles gastro-intestinaux (diarrhée, nausées/vomissements, douleurs abdominales), des céphalées et des éruptions cutanées ; moins souvent par une dysgueusie, un prurit, des myalgies et une élévation des transaminases. Le plus grave étant le syndrome inflammatoire de restauration immunitaire.
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle