La Commission européenne a dévoilé mercredi son projet de certificat visant à faciliter, pour les personnes vaccinées notamment, les voyages au sein de l’UE cet été.
Doté d’un QR code, ce passeport commun pourra être contenu dans un smartphone ou sur un document papier. S’il était réclamé par des pays très dépendants du tourisme comme la Grèce, il suscite encore les réticences de certains États, face aux risques de discriminations envers les non-vaccinés, soit actuellement l’écrasante majorité des Européens. Pour lever ses réserves, Bruxelles a donc prévu que le document atteste d’une vaccination contre le Covid-19, ou d’un test PCR négatif ou encore d’une immunité à la suite d’une infection. Il doit être provisoire, jusqu’à ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait déclaré la fin de la pandémie. Il ne sera pas toutefois une « condition préalable » à la libre circulation dans l’UE, selon le texte. Les personnes non vaccinées doivent pouvoir continuer à voyager, en étant soumises le cas échéant à des mesures comme la quarantaine. Mais un État qui imposerait aux titulaires de ce certificat une quarantaine, un test, ou les empêcherait d’entrer sur son territoire, devrait répondre de cette décision auprès de Bruxelles.
Ce certificat prendra en compte les vaccins contre le Covid-19 autorisés dans l’UE (actuellement ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca/Oxford et Johnson & Johnson). Les États membres auront la possibilité, mais pas l’obligation, d’accepter des certificats pour d’autres vaccins, comme le chinois Sinopharm et le russe Spoutnik V.
À un moment où le traitement de ces données personnelles sensibles suscite des craintes, la proposition de Bruxelles promet un « très haut degré de protection », en prévoyant notamment qu’elles ne pourront pas être conservées par les pays de destination.
Si le secteur de l’aviation, et certains pays comme la Grèce, accueillent très favorablement le projet de passeport vaccinal, l’initiative est qualifiée par d’autres d’ingérence de l’UE dans le domaine de la santé, qui relève essentiellement de la compétence des États membres. Le projet soulève aussi des interrogations d’un point de vue scientifique, des incertitudes entourant encore le fait de savoir si des personnes vaccinées peuvent être porteuses du virus de façon asymptomatique et le transmettre.
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