« Ces nouveaux résultats montrent non seulement que le traitement par baricitinib améliore les chances de survie des patients atteints de Covid sévère, mais que cet avantage s'ajoute à celui d'autres traitements qui atténuent la réponse immunitaire hyperactive, comme la dexaméthasone et le tocilizumab », a déclaré Martin Landray, co-investigateur de l'essai Recovery, dans un communiqué, précisant que cela ouvre des perspectives en termes de combinaisons d'anti-inflammatoires pour réduire encore davantage le risque de décès.
Réduction de la mortalité de 13 %
Entre février et décembre 2021, 8 156 patients hospitalisés pour Covid sévère ont été inclus et randomisés en deux groupes, l'un ayant reçu des soins standards seuls (4 008 patients), le second les soins standards associés au baricitinib (comprimé de 4 mg une fois par jour pendant 10 jours, 4 148 patients). À noter qu'au moment de la randomisation, 95 % des patients recevaient un corticostéroïde tel que la dexaméthasone, 23 % du tocilizumab et 20 % du remdesivir ; 68 % des patients recevaient de l'oxygène et 27 % une assistance respiratoire supplémentaire.
Le nombre de décès à 28 jours était réduit significativement de 13 % chez les patients traités par baricitinib, avec 12 % de décès (513) dans ce groupe contre 14 % (546) dans l'autre. Le bénéfice du baricitinib était observé quels que soient les autres traitements associés.
De plus, le baricitinib a réduit le risque d'évolution vers une ventilation mécanique invasive ou de décès de 17 à 16 % chez les patients qui ne bénéficiaient pas de cette assistance à l'entrée dans l'essai. En termes de sécurité, les auteurs n'ont rapporté aucun signal, notamment en termes de décès, d'infections non-Covid ou de thrombose.
Une méta-analyse incluant 9 essais cliniques
Les auteurs ont intégré ces nouvelles données à une méta-analyse incluant huit essais évaluant le baricitinib ou un autre inhibiteur de JAK, portant ainsi le total à 11 888 patients randomisés, dont 1 484 décès. Il ressort de cette analyse une réduction de la mortalité à 28 jours de 20 %.
« Le baricitnib est le quatrième traitement dont l'essai Recovery a montré qu'il sauve des vies, après la dexaméthasone (juin 2020), le tocilizumab (février 2021) et la combinaison d'anticorps monoclonaux Ronapreve (juin 2021), est-il souligné dans le communiqué. Ces découvertes ont changé la pratique clinique dans le monde entier et ont permis de sauver des centaines de milliers, voire des millions de vies. »
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