Dans ce travail, les chercheurs ont identifié 12 706 mutations, parmi lesquels 398 se sont produites de manière répétée et indépendante (homoplasies). Ils se sont ensuite concentrés sur 185 de ces mutations qui se sont produites au moins trois fois indépendamment au cours de la pandémie et ont modélisé leur évolution et leur parcours.
Des mutations induites par le système immunitaire humain
« On peut s'attendre à ce qu'un virus mute et finisse par diverger en différentes lignées au fur et à mesure qu'il devient plus courant dans les populations humaines, mais cela n'implique pas nécessairement que des lignées émergeront plus transmissibles ou plus nuisibles », ajoute le Pr François Balloux de l’UCL et auteur principal de l’étude.
Pour l’instant, leur analyse tend à montrer que les mutations les plus courantes sont neutres sur le plan de l'évolution du virus, y compris la mutation dans la protéine de pointe du virus appelée D614G, qui a émergé en Europe au début de la vague épidémique sur le continent. Ces mutations récurrentes semblent avoir été « induites par le système immunitaire humain via l'édition d'ARN, plutôt que d'être des signatures d'adaptation », observent les auteurs.
Malgré ces constatations rassurantes, les auteurs appellent à la vigilance et à la poursuite de la surveillance, notamment dans la perspective de l’arrivée de vaccins. « Le virus pourrait bien acquérir des mutations de fuite par rapport au vaccin, mais nous sommes convaincus que nous serons en mesure de les signaler rapidement, ce qui permettrait de mettre à jour les vaccins à temps si nécessaire », explique le Pr François Balloux.
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