Malgré des débuts difficiles en France, les publications des premiers résultats très encourageants au mois de mai dernier par le Pr. Grandjean, ont commencé à intéresser plus d’une trentaine de pays (Australie, Brésil, Émirats arabes unis, Liban, Finlande…). En collaboration avec le Pr Grandjean des chiens détecteurs ont été formés dans ces pays pour détecter le SARS-Cov-2. En novembre dernier ce fut au tour de l’OMS d’apporter son soutien financier à ce projet par le biais d’une convention. Forts des résultats obtenus certains pays ont même déjà intégré cette technique dans leur protocole de dépistage « de masse » comme dans des aéroports (Finlande, Dubaï) ou même pour permettre le déroulement de matchs de basket en public (voir notre article du 2 février dernier), les personnes « reniflées » positives étant ensuite systématiquement soumises à un test PCR de confirmation.
Une expérimentation de grande envergure en Île de France
Pourquoi cette technique de dépistage, n’est-elle pas encore employée sur notre territoire ? Ce sera peut-être bientôt le cas. En effet la première expérimentation de grande ampleur sur le territoire national a été lancée le 12 février dernier grâce au soutien financier de la région Île-de-France en collaboration avec l’ARS, l’AP-HP et la Croix Rouge française. Ainsi 2 000 jeunes franciliens (étudiants, lycéens et collégiens) tous volontaires, seront soumis à trois tests de dépistage : deux tests PCR (nasopharyngé et salivaire) et un test par des chiens renifleurs. Pour ce dernier ils se frotteront une compresse sur la nuque ou les aisselles pour recueillir leur sueur. Celle-ci sera ensuite « reniflée » par l’un des huit malinois dressés pour reconnaître « l’odeur » du SARS-Cov-2, dont trois ont été entraînés aux Émirats arabes unis où ce dépistage est largement utilisé. Valérie Pécresse présidente de la région Île-de-France est très enthousiaste quant aux applications. En effet si les résultats sont validés, cette détection particulièrement rapide (60 secondes) et peu onéreuse (revenant à 1 euro par dépistage contre légèrement plus de 60 actuellement !), pourrait être appliquée au niveau national aux abords des universités pour permettre leur réouverture, aux entrées des lieux culturels (musées), dans les aéroports et les gares…
Bientôt les résultats
D’autres projets sont en cours : le programme Cynocov du CHU de Bordeaux en collaboration avec les laboratoires Ceva ou une collaboration avec l’association Handi’chien qui possède 300 chiens, dans les EHPAD, dont certains seront formés à la détection du Covid… Les résultats de cette expérimentation, validés par l’ARS et l’AP-HP devraient être connus dans les semaines qui viennent. Plus que quelques jours donc avant de savoir si nos amis les chiens nous aideront à traquer ce virus. Et si c’est le cas une belle preuve que le concept One Health (une seule santé/médecine) est plus que jamais à l’ordre du jour.
*ENVA : École Nationale Vétérinaire d’Alfort
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