Selon l’USPO, les pharmaciens d’officine seront sollicités très prochainement pour délivrer ce nouvel antiviral oral aux patients cibles, dépistés positifs au Covid. Le syndicat conteste toutefois le montant de la rémunération proposée par l’assurance-maladie pour accompagner cette dispensation.
Le rebond épidémique en Europe et le regain en France des contaminations, qui doublent tous les quinze jours, ont convaincu le gouvernement d’accélérer la mise à disposition en ville du Molnupiravir (Laboratoire Merck), dont 50 000 traitements ont été précommandés par l’Hexagone. L’Agence européenne du médicament (EMA) qui effectue actuellement une évaluation en accéléré de cet antiviral, s’est dite prête à conseiller aux États membres d’y recourir « en cas d'urgence, avant son autorisation ». Le Molnupiravir est indiqué en cas de Covid léger à modéré chez les personnes présentant au moins un facteur de risque de développer une maladie grave (obésité, plus de 60 ans, diabète, maladies cardiaques).
Les syndicats de pharmaciens ont obtenu aujourd’hui, lors d’une réunion avec l’assurance-maladie, des précisions sur les modalités de commande et de dispensation du Molnupiravir, qui requiert une initiation de traitement dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes. « Cela suppose que nous puissions le délivrer également le dimanche, et au domicile du patient », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmacies d’officine (USPO). « Sont concernés les patients cibles dépistés positifs au Covid soit par le pharmacien qui les aura adressés ensuite au médecin pour une prescription, soit par un médecin et qui se rendront directement à l’officine avec une ordonnance. Pour se procurer ce produit, le pharmacien d’officine s’inscrira sur un site en rentrant les coordonnées du patient. L’approvisionnement ne sera pas assuré par les grossistes-répartiteurs, mais par un dépositaire », poursuit-il, précisant qu’un test de grossesse devra être effectué auprès des femmes en âge de procréer en raison du caractère tératogène du Molnupiravir.
Cependant, au regard des conditions de dispensation de ce produit, le président de l’USPO estime tout à fait insuffisante la rémunération de 6,60 euros proposée par l’assurance-maladie. Ceci d'autant, qu'aucune marge ne sera accordée sur ce médicament, insiste-t-il, espérant que « cette proposition ne trahisse en rien les conditions tarifaires de la convention pharmaceutique à venir ! ».
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