La Haute Autorité de santé (HAS) devrait émettre très prochainement un avis concernant la vaccination contre la variole du singe. Une telle vaccination pourrait protéger en priorité les personnes à risque contre cette maladie infectieuse dont l'apparition a été signalée dans 12 pays au cours des dix derniers jours.
92 cas confirmés de variole du singe ont été enregistrés au cours des dix derniers jours, dans le monde, selon les données datant du 22 mai. 12 pays sont désormais touchés par cette épidémie, en rien comparable avec celle du Covid 19 cependant. Pour autant, l'augmentation exponentielle des cas au cours de la semaine passée, présageant une accélération de cette maladie infectieuse, interroge sur une possible vaccination des personnes exposées.
Car, comme le rappelle Adam Kucharski, épidémiologiste à la London school of hygiene & tropical medicine, au Royaume-Uni, le temps d'incubation de la maladie est de 7 à 21 jours. Ce délai permet de tracer les personnes-contacts et de les vacciner avant apparition de la maladie. S'il n'existe pas de vaccin spécifique à la variole du singe, un vaccin contre la variole pourrait être utilisé pour protéger les cas contact, a expliqué Susan Hopkins, responsable médicale de l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). De son côté, Nadhim Zahawi, ministre de l'Education a déclaré que le gouvernement prenait le sujet très au sérieux et que le Royaume-Uni a commencé à acheter des doses de vaccin contre la variole. De fait, beaucoup de vaccins de première et deuxième générations ont été détruits, mais selon les autorités allemandes, le vaccin Imvanex (Laboratoire Bavarian Nordic), sur le marché européen depuis 2013, a prouvé son efficacité contre la variole du singe.
Selon les centres américains de prévention et de contrôle des maladies (CDC), injecté moins de quatre jours après la contamination, ce vaccin pourrait éviter l'apparition des symptômes. L'Espagne s'apprêterait à commander des milliers de doses tandis que le Canada n'exclut pas d'avoir recours à son stock de vaccins. En tout état de cause, les réserves ne suffiront pas à vacciner une large population. Aussi, les doses pourraient être réservées aux jeunes enfants ou aux personnes immunodéprimées ayant été en contact avec un patient atteint par la variole du singe. Le centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a par conséquent indiqué le jeudi 19 mai que la vaccination contre la variole du singe doit être envisagée après évaluation du rapport bénéfice/risque, si des doses de vaccin antivariolique sont disponibles dans le pays concerné. Pour les cas sévères, un traitement avec un antiviral peut être envisagé. En France, la Haute Autorité de santé (HAS) devrait prochainement publier ses recommandations concernant la vaccination contre la variole du singe.
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