Quatre ans après l’apparition des derniers cas dans le nord-est du Nigeria (août 2016), la Commission régionale africaine indépendante de certification (ARCC) pour l'éradication de la poliomyélite a estimé, ce 25 août, le continent africain « exempt de poliovirus sauvage ».
« Grâce aux efforts déployés par les gouvernements, le personnel soignant et les communautés, plus de 1,8 million d'enfants ont été sauvés » de cette maladie, s’est félicitée l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué publié avant une conférence de presse, organisée à Lagos.
L’ARCC s’est dite satisfaite de la documentation fournie par les gouvernements du Cameroun, de la République centrafricaine, du Nigeria et du Sud-Soudan et vérifiée au cours de visites de terrain effectuées l’année passée. La région était éligible à la certification depuis août 2019, soit après trois ans sans nouveaux cas recensés. Les 43 autres pays du continent avaient déjà vu leur situation certifiée.
« Cette réalisation du Cameroun, de la République centrafricaine, du Nigeria et du Sud-Soudan est une étape majeure vers l'éradication du poliovirus sauvage dans la Région africaine, a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l’Afrique, en amont de la conférence de Lagos. Alors que le continent lutte contre le Covid-19, cette étape montre que lorsque les dirigeants, les partenaires, les agents de santé et les communautés se réunissent, nous pouvons triompher des défis sanitaires les plus difficiles. »
Le poliovirus sauvage persiste au Pakistan et en Afghanistan.
Avec cette certification, cinq des six régions de l’OMS sont déclarées exemptes de poliomyélite sauvage. Seuls le Pakistan et l’Afghanistan restent concernés, avec respectivement 58 et 29 cas en 2020. Les épidémies de poliomyélite dérivée de vaccins en circulation restent cependant « une bataille » à remporter en Afrique, estime l’OMS.
« Même s'il ne s'agit pas de poliovirus sauvages, ces souches rares - qui peuvent apparaître dans des zones où l'immunité de la population est faible - paralysent également les enfants », rappelle-t-elle. La poursuite des vaccinations de masse est actuellement entravée par la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt les campagnes « jusqu’à nouvel ordre ».
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