Pour l’heure, la vaccination est recommandée en prévention pour les groupes les plus exposés au virus : hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, personnes trans déclarant des partenaires sexuels multiples, travailleurs du sexe et professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
Lors de l’ouverture de la vaccination pré-exposition en juillet, la HAS avait évoqué un possible report de la deuxième dose, si la disponibilité des doses devenait un problème. Mais, les données désormais disponibles « confirment l’amélioration de la réponse immunitaire contre Monkeypox après la seconde dose de vaccin », explique la HAS. Au vu de ces données et de la baisse des nouvelles infections, elle recommande de maintenir l’administration de la seconde dans un « délai optimal » de 28 à 35 jours après la première.
Par ailleurs, pour les personnes ayant déjà contracté la variole du singe, « l’immunité naturelle conférée par l’infection rend inutile leur vaccination », est-il précisé. Et, « si l’infection est survenue après l’administration de la première dose, l’administration d’une deuxième dose n’est pas nécessaire », lit-on également.
Ouverture de la vaccination préventive aux femmes exposées
Concernant les publics concernés, la vaccination en pré-exposition est désormais ouverte aux femmes partenaires occasionnelles ou partageant le même lieu de vie que des personnes à très haut risque d’exposition au virus. Pour les mineurs, la vaccination doit « être envisagée au cas par cas lorsqu’elles entrent dans les cibles vaccinales (personnes mineures prises en charge dans les Cegidd notamment) », est-il indiqué. Elle devra intervenir, sous réserve du recueil du consentement parental, après une « décision médicale partagée » et « une évaluation stricte des bénéfices et des risques, réalisée par un spécialiste ».
Pour les personnes immunodéprimées, les vaccins de 3e génération Imvanex (Jynneos aux États-Unis) sont adaptés et peuvent être administrés « en même temps que les autres vaccins du calendrier vaccinal, y compris les vaccins Covid-19 », poursuit l’avis, soulignant qu’en cas d’administration non-simultanée, « un délai de 4 semaines doit être respecté uniquement avec les vaccins vivants atténués viraux (ROR, varicelle, zona, fièvre jaune) ».
Une administration par voie intradermique sous conditions
Concernant d’éventuelles tensions sur les approvisionnements, un report de la seconde dose est envisageable mais devra réaliser « dès que possible après le 28e jour ».
Envisagée comme un moyen d’accroître le nombre de doses disponibles, l’administration du vaccin par voie intradermique, avec seulement un cinquième de dose, a été évaluée favorablement par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et par l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM). Elle peut donc être « considérée comme une alternative chez les adultes », mais « uniquement pour l’administration de la seconde dose » et pour les adultes ayant reçu une première dose sous-cutanée sans réaction au site d’injection ou après une réaction légère.
« La voie intradermique n'est toutefois pas recommandée chez certains publics : les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, les enfants et les personnes avec antécédents de cicatrice chéloïde », rappelle la HAS.
L’Autorité encourage par ailleurs la participation aux études en cours. « Plusieurs cohortes ont en effet été mises en place afin d’obtenir de nouvelles données nécessaires sur la maladie, l’efficacité de la vaccination et l’impact de la prise en charge des personnes infectées sur l’épidémie », est-il indiqué. Selon les données de Santé publique France, 4 043 cas confirmés d’infection ont été recensés en France au 4 octobre 2022, soit 44 cas supplémentaires depuis le bilan de la semaine précédente.
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