Plus de trois ans après le début de l'épidémie, le syndrome post-Covid affecte plusieurs centaines de milliers de personnes en France et sa prise en charge reste insatisfaisante, selon un diagnostic du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars).
« Plusieurs centaines de milliers de personnes souffrent encore de syndrome post-Covid dans leur quotidien en France », selon le Covars, qui a transmis un avis au gouvernement en début de semaine. Le syndrome post-Covid, ou Covid long, désigne la persistance de séquelles durables plusieurs mois après l'infection par le virus. Il a des conséquences sur les trajectoires individuelles et familiales, mais il aussi a des répercussions sociales et économiques, comme un décrochage scolaire, des arrêts maladies prolongés, des démissions.
Or sa prise en charge est « à ce jour insatisfaisante, avec un parcours de soins chaotique », constate le Covars, qui pointe « un manque de lisibilité de l’offre, une grande hétérogénéité géographique, un niveau de connaissances des professionnels de santé souvent insuffisant, et une tendance à la psychiatrisation des symptômes, dans un contexte général de pénurie médicale ».
Au regard des prises en charge plus satisfaisantes dans les pays voisins et anglo-saxons, le Covars appelle à renforcer et restructurer le dispositif de soins du syndrome post-Covid en France. Il suggère ainsi d’installer sur le territoire des filières adaptées, financées et pérennes, pour assurer notamment des soins pluridisciplinaires, cliniques, physiques, psychologiques et sociaux, associant aussi les médecines du travail et scolaire. De plus, l’instance plaide pour un plan de communication clair, fondé sur la science amenant les soignants, les patients et le grand public à prendre conscience que le Covid long est une menace post-infectieuse réelle. Le Covars recommande également un coup de projecteur sur le Covid long chez certains enfants et adolescents, et d'amplifier l’effort de recherche français. D'autant que « dans un contexte de changement climatique, il risque d'y avoir de plus en plus d'émergences de pathologies infectieuses, dont vraisemblablement un grand nombre donnera lieu à des syndromes post-infectieux », a alerté Brigitte Autran, sa présidente.
Le ministère de la Santé assure être « mobilisé depuis le début de l’épidémie pour apporter une réponse adaptée aux besoins des personnes concernées, réduire l’errance médicale, faciliter et harmoniser l’organisation de la prise en charge », notamment via les agences régionales de santé. À ce sujet, Aurélien Rousseau réunira début 2024 un nouveau comité de suivi des différentes actions, une fois reçues des recommandations de la Haute Autorité de santé sur les parcours de soins du syndrome post-Covid.
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle