Une baisse des performances cognitives est observée chez des patients atteints d'une forme longue du Covid-19, selon plusieurs études. Face à ce constat, l'Académie de médecine appelle à effectuer un suivi des conséquences à long terme de ces formes neurologiques et psychiatriques prolongées.
La notion de Covid long est encore source de débats au sein de la communauté scientifique. « Toutefois, la possibilité de séquelles correspondant à des symptômes pérennes est désormais évoquée par plusieurs études de suivi de patients infectés », précise l'Académie de médecine. Des symptômes persistants sur le long terme sont observés au niveau des systèmes respiratoire, cardiovasculaire, neurosensoriels, ou encore endocrinien. Néanmoins, ces séquelles touchent principalement la sphère neuropsychiatrique.
« L'infection par le SARS-CoV-2 est à l'origine de symptômes d'allure neurologique, chez l'adulte comme chez l'enfant. À la phase aiguë, ces symptômes interrogent sur leur rapport avec l'infection virale, leur mécanisme et leurs conséquences sur le devenir des patients », souligne l'Académie. « Au-delà des symptômes, tels que la fatigue, la plainte mnésique, les difficultés de concentration, les insomnies avec sommeil non réparateur, les hypersomnies, les troubles de l'humeur, ou les douleurs limitées à des céphalées ou diffuses, plusieurs séries authentifient une baisse des performances cognitives dans près de 10 % des Covid-19 longs, un an après l'infection », notent également les Sages.
En cas de symptômes persistants, le diagnostic, quant à la nature séquellaire des troubles neurologiques, neurocognitifs ou psychiatriques observés, « peut être difficile à affirmer en dehors d'examens neuropsychologiques formels, alors même que cette détection n'est pas pour l'instant incluse dans les protocoles de prise en charge (...) ». Compte tenu des conséquences que peuvent avoir ces séquelles neurologiques sur les patients et du nombre élevé de personnes qui ont été infectées par le SARS-CoV-2, l'Académie de médecine tient donc à « alerter sur le risque d'une augmentation substantielle de la charge liée aux troubles cognitifs durables sur le système de santé, du fait de cette infection virale ».
L'Académie de médecine, qui a décidé de mettre en place un groupe de travail dédié au sujet, insiste également sur « l'importance d'étudier les conséquences à long terme et le poids social de ces formes neurologiques et psychiatriques prolongées, ainsi que leurs possibilités de traitement préventif ou curatif ».
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