Selon ces estimations, la proportion de la population française infectée par SARS-CoV-2 lors du premier déconfinement, le 11 mai, était de 5,7 % des adultes de France métropolitaine, avec des variations importantes entre régions (de l’ordre de 10 % en Île-de-France et dans le Grand Est).
Un taux d'infectés proche de 27 % en Île-de-France
La proportion est ensuite restée stable jusqu'en août 2020. Après cette période, elle a progressé pour atteindre 14,9 % au 15 janvier 2021, avec des variations régionales. « La proportion d'infectés était la plus élevée en Île-de-France (26,5 %), suivie de Provence-Alpes-Côte d'Azur (19,7 % ), Grand Est (18,2 %), Bourgogne-Franche-Comté (16,2 %) et Auvergne- Rhône-Alpes (15,7 %). La plus faible proportion était en Bretagne (5,1 %) », détaillent les auteurs, soulignant une plus grande homogénéité entre régions en janvier, par rapport à mai.
En Île-de-France, la proportion serait ainsi proche de 27 %. « En supposant que les personnes infectées soient immunisées contre la réinfection, l'immunité estimée à 27 % pourrait contribuer à ralentir la propagation du virus en Île-de-France », observent les auteurs. Mais, en l'absence de mesures de contrôle, « une immunité de 27 % serait insuffisante pour éviter une crise majeure dans les hôpitaux », poursuivent-ils.
Un risque d’infection deux à trois fois plus élevé chez les 20/49 ans que chez les 50 ans et plus
Analysée selon l’âge, la proportion d'infectés était la plus élevée chez les personnes âgées de 20 à 49 ans (20,4 %), avec des taux inférieurs (9,7 %) chez les personnes âgées de 50 ans ou plus. La même tendance selon l'âge est observée dans la plupart des régions : le risque d'infection chez les personnes âgées de 20 à 49 ans est « deux à trois fois plus élevé que chez les personnes âgées de 50 ans ou plus, selon la région », indiquent les auteurs.
Pour cette mise à jour de leur estimation, les chercheurs ont affiné leur modèle au fil de l’épidémie. En mai 2020, en l’absence de sérologie, c’est un travail d’intégration de données qui leur avait permis une première évaluation. Ils ont ensuite calibré les modèles à partir d’une analyse des données de mortalité par âge pour 42 pays représentant 3,2 milliards de personnes et pour lesquels 22 enquêtes sérologiques ont été identifiées. À partir de ces données, ils ont déduit une approche, détaillée dans « Nature », pour estimer la proportion d’infectés dans un pays en utilisant uniquement le nombre de décès par groupe d’âge.
Leur mise à jour s’est ainsi appuyée sur une « analyse conjointe des données de surveillance hospitalière facilement disponibles et des enquêtes sérologiques existantes, expliquent-ils. Cette approche offre un moyen simple de suivre le nombre d'infections dans la population avec un décalage de quelques semaines (soit de l'infection à l'hospitalisation), ce qui est difficile en l'absence d'enquêtes sérologiques régulières, à grande échelle et représentatives ».
* En collaboration avec le CNRS, l’INSERM, Sorbonne Université et Santé Publique France.
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