Les hépatites B, C, D ont chacune des prises en charges différentes, dont certaines ont beaucoup évolué dans la dernière décennie et d’autres, pas du tout.
Pour l’hépatite C, la mise à disposition en 2017 de traitements antiviraux à action directe (AAD) pangénotypiques, très efficaces et bien tolérés, a été une véritable révolution. Ces traitements, Epclusa (velpatasvir/sofosbuvir) et Maviret (glecaprevir/pibrentasvir), permettent d‘obtenir une guérison virologique chez 98 % des patients environ. « Une guérison qui permet de prévenir, réduire ou annuler les complications hépatiques, les manifestations extra-hépatiques et les décès liés au VHC, d’améliorer la qualité de vie des personnes et d’éviter la transmission du virus », précise la HAS.
Au final, avec ces traitements et l’augmentation du nombre de patients dépistés, il est désormais possible d’envisager un contrôle de l’hépatite C en France, et même d’avoir l’espoir de l'éliminer d’ici à 2025, comme l'escompte le ministère de la Santé.
Hépatite B, le vaccin surtout
Pour l'hépatite B, la prise en charge a connu bien moins d’évolutions. Cependant, on dispose d’un vaccin efficace et l’obligation de vaccination de tous les nouveau-nés depuis le 1er janvier 2018 a permis d’obtenir une couverture vaccinale (3 doses) de plus de 90 % en France. « Un rattrapage à large échelle de la vaccination des adolescents et des sujets à risque d’exposition au VHB permettrait de réduire drastiquement le risque de nouvelles contaminations et donc de complications liées au VHB », estime l'instance sanitaire.
Malgré le vaccin, l’infection chronique par le VHB reste un problème majeur : elle touche 316 millions de personnes dans le monde et est responsable d’une morbimortalité importante par son risque d’évolution vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. Les traitements permettent une viro-suppression, mais sans véritable guérison virologique. L’indication thérapeutique dépend de la phase de l’infection, qui en compte 5. Le traitement antiviral de première intention repose sur l’entecavir par voie orale (Baraclude et génériques) et le ténofovir disoproxil fumarate par voie orale (Viread et génériques). Ces traitements sont recommandés jusqu’à disparition de l’Ag HBs.
L'hépatite D mal traitée
Quant à l'hépatite virale chronique D, c’est celle qui a connu le moins d’évolutions thérapeutiques. Rappelons que cette hépatite ne s’observe que chez les patients infectés par le VHB. Le traitement permet de diminuer les complications sévères (cirrhose, décompensation hépatique et cancer). Malheureusement, seulement la moitié des patients est éligible au traitement par interféron alpha pégylé (Pegasys) et la réponse virologique soutenue après un traitement d’au moins un an par interféron ne dépasse pas 30 %. Un nouveau traitement, le bulevirtide (Hepcludex) a récemment reçu une AMM, mais son efficacité à long terme est pour le moment mal connue. En cas d'échec thérapeutique après bulevirtide, on peut envisager l'un des deux traitements qui disposent d'un accès compassionnel (avant AMM) : le lonafarnib (+ ritonavir) par voie orale ou le REP 2139-Mg en voie sous-cutanée.
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