Le cancer de l'endomètre touche principalement les femmes ménopausées. L'âge moyen au moment du diagnostic est de 69 ans. 92 % des cas surviennent chez des femmes de plus de 50 ans. Il se manifeste habituellement par des métrorragies au cours de la ménopause. Les principaux facteurs de risque sont l'obésité, un diabète, la génétique, des estrogènes non compensés.
La prise en charge du cancer de l’endomètre dépend notamment du stade de la maladie et du niveau de risque. Les tumeurs sont d'autant plus graves que les cellules cancéreuses pénètrent profondément dans le muscle utérin. Au stade IV la tumeur s'est propagée à d'autres organes comme la vessie et les intestins. Le traitement du cancer de stade IV consiste habituellement en l'association de chirurgie, de radiothérapie et de chimiothérapie. « Plusieurs médicaments cytotoxiques (notamment la carboplatine plus paclitaxel) sont efficaces chez les femmes présentant un cancer métastatique ou en récidive, mais dans certains cas la maladie progresse pendant ou suite à une chimiothérapie, précise le Pr Isabelle Ray-Coquard, oncologue au Centre Léon Bérard de Lyon. Le pronostic est d'autant moins favorable que la tumeur est étendue, de haut grade et que la personne est âgée. Jusqu'à présent il n’existait aucun traitement approprié, la combinaison d’une thérapie ciblée et de l’immunothérapie est la première avancée significative disponible depuis 40 ans », se félicite l'oncologue. Les professionnels de santé ont maintenant à leur disposition l'association Lenvima (lenvatinib)/Keytruda (pembrolizumab) dans le traitement des cancers de l’endomètre avancés ou récidivants dont la maladie progresse pendant ou suite à une chimiothérapie antérieure à base de sels de platine, reçue quel que soit le stade et qui ne sont pas éligibles à une chirurgie curative ou à une radiothérapie.
Amélioration de la survie globale et sans progression
Lenvatinib des Laboratoires Eisai est un inhibiteur de tyrosine kinase multicible des récepteurs du VEGF (vascular endothelial growth factor).
Le pembrolizumab des Laboratoires MSD est un anticorps monoclonal qui inhibe l'activité de la mort cellulaire programmée en se liant au récepteur PD-1 (programmed cell death-1) et en bloquant son interaction avec les ligands PD-L1 et PD-L2. Le récepteur PD-1 est un régulateur négatif de l’activité des cellules T et il a montré son implication dans le contrôle des réponses immunitaires. En bloquant son interaction avec les ligands, le pembrolizumab potentialise les réponses des cellules T, y compris les réponses antitumorales. Cette autorisation d’accès précoce repose sur la première étude de phase 3 Keynote 775 évaluant l’association d'un inhibiteur de tyrosine kinase et d'une immunothérapie chez les patientes ayant déjà reçu au moins une chimiothérapie à base de platine.
Les résultats ont démontré que l'association des deux molécules a amélioré significativement la survie sans progression et la survie globale versus la chimiothérapie au choix de l’investigateur, avec une réduction de 38 % du risque de décès par rapport à la chimiothérapie seule.
D'après une conférence de presse Eisai et MSD.
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