LA CONTRACEPTION d’urgence EllaOne est disponible sans ordonnance en pharmacie depuis le 15 avril, au prix de 19,70 euros au lieu de 23,59 euros. Comme Norlevo, elle peut être délivrée gratuitement aux mineures. Ainsi, les pharmaciens sont désormais les interlocuteurs de première ligne dans la dispensation de la contraception d’urgence.
Le rôle d’information du pharmacien dans ce domaine est primordial, étant donné que la grande majorité des femmes connaissent mal la contraception d’urgence, comme le révèle un récent sondage Harris Interactive/HRA Pharma*. En effet, si 94 % des Françaises de 15 à 50 ans déclarent avoir entendu parler de la contraception d’urgence, 65 % estiment être globalement mal informées. Et 78 % souhaiteraient avoir plus d’information à son sujet.
L’ovulation retardée.
Concernant le mode d’action par exemple, 78 % d’entre elles pensent que la pilule du lendemain empêche l’implantation de l’œuf, 44 % qu’elle entraîne une interruption de grossesse et 38 % pensent qu’elle détruit les spermatozoïdes. « Alors qu’en réalité la contraception d’urgence, que ce soit avec Norlevo ou avec EllaOne, bloque ou retarde l’ovulation de 5 jours, ce qui correspond à la durée de vie des spermatozoïdes », explique le Dr Christian Jamin, gynécologue endocrinologue (Paris). Ces contraceptifs d’urgence ne sont donc absolument pas abortifs.
D’ailleurs, si le follicule est trop gros (plus de 14 mm pour Norlevo et plus de 18 mm pour EllaOne), la contraception d’urgence ne sera pas efficace : administrée trop proche du moment de l’ovulation, elle ne pourra alors pas la retarder. C’est pour cela que la contraception d’urgence ne peut pas être prise comme une contraception régulière postcoïtale. « En d’autres termes, on peut dire qu’à chaque rapport sexuel non protégé, le risque de grossesse est de 6 %. Ce risque est divisé par deux avec la prise de Norlevo dans les 24 heures, et il est divisé par six avec la prise d’EllaOne dans les 24 heures », résume Christian Jamin.
Par ailleurs, toujours selon le sondage Harris Interactive, 21 % des femmes pensent qu’il faut obligatoirement prendre la contraception d’urgence le lendemain du rapport sexuel à risque. « Alors qu’il convient de la prendre le plus rapidement possible après ce rapport, et de préférence dans les 24 heures », poursuit le gynécologue.
Excellente tolérance.
Au niveau tolérance, ces produits sont très bien supportés, « avec des effets secondaires similaires à ceux du placebo. Et il n’y a aucun problème de fertilité suite à la prise de ces médicaments », rassure Christian Jamin. Le gynécologue rappelle que « si l’on conseille aux femmes de ne pas utiliser trop souvent la contraception d’urgence, c’est non pas qu’elle soit dangereuse pour la santé, mais car elle pourrait s’avérer inefficace lorsqu’elle est prise régulièrement ».
Le conseil au comptoir.
Toutes ces méconnaissances exprimées par les Françaises ressortent au comptoir du pharmacien, où les questions accompagnant la dispensation de la contraception d’urgence sont nombreuses : « est ce que je risque de devenir stérile si j’en prends deux fois dans le mois ? Est ce que c’est une pilule qui fait avorter ? Puis-je avoir des rapports sexuels après la contraception d’urgence ? Le pharmacien est là pour répondre à ces questions et pour donner les conseils accompagnant la dispensation », explique Marion Chevrier, pharmacien à Nantes, qui recommande alors de prendre le comprimé le plus rapidement possible et, en cas de vomissement, de reprendre un comprimé ; d’utiliser un préservatif pour tous les rapports suivant la prise de la contraception d’urgence jusqu’au retour des règles ; si les règles ne réapparaissent pas, de réaliser un test de grossesse au moins 15 jours après la prise de la contraception d’urgence. De plus, la pharmacienne communique les coordonnées du centre de planning familial ou d’un gynécologue afin d’envisager une contraception régulière adaptée.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques