L’ÉTUDE Women’s Health Initiative (WHI) a eu un impact important sur le traitement de la ménopause. La partie de cette étude qui portait sur des femmes hystérectomisées traitées par estrogènes seuls ne retrouvait pas d’augmentation d’incidence du cancer du sein ; elle a toutefois été interrompue prématurément en raison d’une augmentation du risque d’AVC. Le suivi prolongé de ces femmes durant plus de dix ans remet en cause les risques imputés aux estrogènes.
L’étude a porté sur 10 739 femmes âgées de 50 à 79 ans hystérectomisées qui recevaient soit 0,625 mg d’estrogènes équins conjugués (CEE), soit un placebo. Le suivi a duré 10,7 ans et les CEE ont été utilisés pendant 5,9 ans en moyenne. Les CEE n’ont eu aucun effet, positif ou négatif, sur le risque de maladie cardio-vasculaire, de thrombose veineuse profonde, d’AVC, de fracture de hanche, de cancer colo-rectal et sur la mortalité totale. L’étude témoigne, en revanche, d’une réduction du risque de cancer du sein de 23 % dans le groupe CEE par rapport au groupe placebo (HR : 0,77 ; 95 % CI, 0,62-0,95). Elle met également en évidence une influence de l’âge. Ainsi, dans le groupe des femmes âgées de 50 à 59 ans, la prise d’estrogènes semble avoir un effet favorable sur la survenue de maladie cardio-vasculaire et de cancer colo-rectal. Dans ce groupe, sur 10 000 femmes traitées, on dénombrait 12 accidents cardiaques, 13 décès et 18 événements indésirables en moins. Dans le groupe des plus de 70 ans, en revanche, on recensait 16 accidents cardiaques, 19 décès et 48 effets indésirables en plus par rapport au groupe placebo.
Des études complémentaires seront nécessaires pour déterminer les mécanismes qui sous-tendent la diminution du risque de cancer du sein chez l’ensemble des femmes et celui d’accidents coronariens chez les plus jeunes.
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