Bien qu’encore majoritaires parmi les conduites addictives, le tabagisme et l’alcoolisation cèdent peu à peu du terrain à d’autres formes d’addictions, tandis qu’apparaissent de nouveaux profils de consommateurs. Ces constats sont établis par l’OFDT dans son dernier rapport « Drogues et addictions, données essentielles ».
En cinq ans, le paysage français des addictions s’est modifié. La « dénormalisation du tabac » se traduit dans les chiffres par une baisse de 3 points depuis 2000, du taux de Français fumeurs réguliers (27 %). Il en est de même pour l’usage régulier de l’alcool qui a régressé de 23 points pendant la même période, pour ne plus concerner que 40 % de la population aujourd’hui. La consommation quotidienne d'alcool perd quant à elle 13 points pour ne plus toucher que 10 % des Français.
Alors que ces conduites addictives perdent du terrain, de nouveaux comportements s'installent. Ainsi la consommation du cannabis n’est plus l’apanage des jeunes. Pyramide des âges oblige, elle s’enracine progressivement chez les plus de 25 ans, le nombre d’adultes en consommant régulièrement a été multiplié par deux depuis 2000. Parallèlement, l’usage au cours de l’année de cocaïne touche aujourd’hui 8 fois plus de personnes qu’en 2000. Avec 1,6 % de consommateurs parmi la population française, la cocaïne s’impose dans de nouveaux groupes d’usagers.
Ces nouvelles tendances sont identifiées et analysées dans la 7e édition de « Drogues et addictions, données essentielles » publié par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Ce rapport périodique passe en revue les évolutions dans la consommation et les modes d’usage, les profils des usagers et les spécificités territoriales et françaises, la morbidité et la mortalité liées aux drogues. Il n’oublie pas de relever les nouvelles tendances telles que le commerce de substances psychoactives illicites sur Internet ou encore l’ancrage des jeux d’argent et de hasard ainsi que l’usage des écrans interactifs dans les conduites addictives.
La description et l’analyse de ces mutations s’accompagnent d’un chapitre réservé aux réponses publiques. En ce qui concerne les politiques publiques, une enquête de l’OFDT publiée conjointement à son rapport relève que les Français ne soutiennent plus qu’à une courte majorité la prohibition du cannabis en France. 45 % se déclarent favorables à une légalisation du cannabis, dans un pays qui en reste le premier consommateur en Europe. Plus de 9 Français sur 10 approuveraient même son usage thérapeutique dans le contexte d’une prescription « par le médecin dans le cadre de certaines maladies graves ou chroniques ».
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