De nouvelles recommandations viennent d’être publiées sur l’endométriose, maladie mal repérée et qui toucherait plus d’une femme sur dix.
Des menstruations douloureuses et résistantes aux antalgiques, en particulier en fin de règles et qui augmentent au fil des ans, du sang dans les selles ou dans les urines, des douleurs pendant les rapports sexuels ou à la défécation, une infertilité… Ces signes peuvent évoquer une endométriose, maladie due à la migration anormale de cellules de l’endomètre ailleurs que dans l’utérus. On trouve alors de l’endomètre dans les ovaires, sur le péritoine, l’intestin grêle, le vagin, voire la paroi abdominale, ou les poumons.
Malheureusement, cette maladie souvent considérée comme des douleurs de règles classiques, est mal repérée, entraînant un délai de diagnostic d’environ 7 ans. Pour cette raison, la Haute Autorité de santé (HAS) et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ont actualisé les recommandations relatives à sa prise en charge. Il était temps : les dernières dataient de 2006.
Le diagnostic
Des règles très douloureuses, surtout si elles se traduisent par un absentéisme fréquent, doivent mener les patientes à en parler à leur médecin. Le diagnostic repose sur l’interrogatoire, un examen clinique (gynécologique si possible) et une échographie pelvienne. En cas de discordance entre l’imagerie et les plaintes de la patiente, d’autres examens plus spécifiques pourront être réalisés (échographie endovaginale, IRM pelvienne).
Les traitements
Si la femme souffre, le meilleur traitement est de bloquer les règles avec une contraception œstroprogestative orale en continu ou un dispositif intra-utérin au lévonorgestrel. « Si ce traitement est efficace, il n’y a pas de raison de pousser plus en avant les explorations car l’endométriose est une maladie peu évolutive », avance la HAS.
En seconde intention, on peut proposer une contraception progestative, ou des agonistes de la GnRH (associés à un progestatif et à un œstrogène pour prévenir la baisse de la minéralisation osseuse). Par ailleurs, la prescription d’AINS est à éviter sur le long terme. En cas d’échec des traitements ou de désir de grossesse, un traitement chirurgical peut être envisagé.
Les recommandations précisent que la prise en charge doit être pluridisciplinaire, associant des gynécologues, des radiologues, des chirurgiens.
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Françoise Amouroux
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