Une étude américaine parue dans le « New England Journal of Medecine » (1) montre que des jeunes patients avec un diagnostic récent de diabète de type 1 (DT1) continuent de produire de l'insuline endogène via les cellules bêta pancréatiques lorsqu'ils sont traités par l'anticorps monoclonal golimumab pendant un an.
« La découverte la plus importante de notre travail est que ce médicament, le golimumab, est un agent potentiellement capable de modifier le DT1 récemment diagnostiqué », a déclaré Teresa Quattrin, première autrice de l'étude, dans un communiqué.
Le golimumab est un médicament ciblant le TNFα, indiqué dans le traitement de plusieurs maladies auto-immunes comme la spondylarthrite ankylosante. Dans le DT1, le TNFα, présent à des taux élevés, est toxique pour les cellules bêta.
Agir précocement
Dans cet essai de phase 2 multicentrique (27 centres aux États-Unis), 84 enfants et jeunes adultes âgés de 6 à 21 ans ont été inclus. Moins de 100 jours suivant le diagnostic de DT1, 56 ont reçu du golimumab par voie sous-cutanée et 28 un placebo pendant 52 semaines. Les patients ont ensuite été suivis à plus long terme, sans prise de traitement.
« Pendant la période qui suit immédiatement le diagnostic, appelée rémission partielle ou période de lune de miel, les patients sont toujours capables de produire de l’insuline par eux-mêmes. C’est la période que nous avons visée dans cette étude », explique Teresa Quattrin.
Le critère principal, portant sur la production endogène d'insuline à 52 semaines, a été atteint, ce qui montre que le golimumab a permis de préserver la fonction des cellules bêta. La production d'insuline endogène a été évaluée par le biais du dosage du peptide C dans le sang au cours d’un test de tolérance d'un repas mixé à quatre heures. Cette méthode permet de ne prendre en compte que l'insuline produite par l'organisme et non celle fournies par le traitement injectable.
Pas plus d'événement hypoglycémique
Les patients sous golimumab présentaient des taux de peptide C plus élevés à 52 semaines par rapport au groupe placebo : « 41 % des participants recevant du golimumab ont présenté une augmentation ou une diminution de moins de 5 % du peptide C, contre seulement 11 % dans le groupe placebo », précise Teresa Quattrin.
Du fait de cette production maintenue d'insuline endogène, le golimumab a permis de réduire la quantité d'insuline injectée : la dose n’a augmenté que légèrement chez les patients sous golimumab par rapport aux patients sous placebo (0,07 unité/kg/jour versus 0,24 unité/kg/jour).
Par ailleurs, un bon contrôle glycémique a été observé dans les deux groupes, sans différence significative du taux d'hémoglobine glyquée. Le nombre moyen d'événements hypoglycémiques ne différait pas non plus. Selon une analyse post-hoc, parmi les moins de 18 ans, le risque d'épisode hypoglycémique de niveau 2 (< 54 mg/dl) était réduit de 36 % dans le groupe golimumab comparé au groupe placebo.
(1) T. Quattrin et al., N Engl J Med, 2020, DOI: 10.1056/NEJMoa2006136
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle