L'agence du médicament informe les professionnels d'une possible interférence de la biotine sur les résultats de certains dosages effectués lors de bilans thyroïdiens.
La biotine, aussi appelée vitamine B8 ou H, (indiquée dans le traitement de l’alopécie mais également présente dans certains compléments alimentaires utilisés pour les cheveux, ongles, peau etc.) pourrait interférer avec les dosages hormonaux évaluant la fonction thyroïdienne (TSH, Tg, T3 et T4). Le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) d’octobre 2022 avait fait état de ce risque. Les résultats de dosage notamment de T4 peuvent être faussement élevés ou faussement bas. Ce qui peut conduire à une prise en charge inadaptée du patient ou à un diagnostic erroné d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie.
Compte tenu de l’usage de plus en plus répandu de compléments alimentaires contenant de fortes doses de biotine et la prévalence de l’hypothyroïdie nécessitant des bilans thyroïdiens périodiques pour ajuster les valeurs de thyroxine (T4), le risque d’une mauvaise prise en charge de ces patients basée sur des résultats erronés est donc élevé. Les patients sous lévothyroxine après une thyroïdectomie ou les patients hyperthyroïdiens traités à l’iode radioactif ou par des médicaments antithyroïdiens encourent le même risque. La connaissance par les prescripteurs et les laboratoires d’analyse de la prise de biotine est donc particulièrement importante dans les situations nécessitant une posologie très précise de lévothyroxine, comme les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées et les patients suivis pour un cancer de la thyroïde résiduel ou récidivant.
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle