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Ilumétri

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Publié le 22/01/2021
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Une nouvelle arme trimestrielle contre le psoriasis débarque à l'officine. Il s'agit d'un anticorps monoclonal humanisé dirigé contre l’interleukine 23 (IL-23).

La classe pharmacologique

Ilumétri renferme du tildrakizumab, un anticorps monoclonal humanisé dirigé contre l’interleukine 23 (IL-23), une cytokine impliquée dans les réponses inflammatoires et immunitaires.

Les principales caractéristiques du produit

Ilumétri se présente sous la forme d’une solution injectable (voie sous-cutanée) dosée à 100 mg, et conditionnée en seringue préremplie.

Il est indiqué chez l’adulte dans le traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère.

La dose recommandée est de 100 mg aux semaines 0 et 4, puis toutes les 12 semaines (soit une injection trimestrielle). Chez certains patients (notamment au-delà de 90 kg), la dose par injection peut être portée à 200 mg.

Le produit ne doit pas être injecté au niveau des zones de peau atteintes de lésions de psoriasis ou présentant une couleur rouge, un hématome ou une induration.

Un dépistage de la tuberculose doit impérativement être réalisé avant le début du traitement.

Le produit dans sa classe thérapeutique

La prise en charge d’un psoriasis comporte deux étapes, en alternance : traitement d’attaque (pour faire disparaître les lésions) et traitement d’entretien (pour éviter ou minimiser les rechutes).

Les traitements locaux, indiqués dans les formes limitées, sont essentiellement représentés par les dermocorticoïdes (de classe 2, hors visage) et les dérivés de la vitamine D3 (ex : calcipotriol-Daivonex, tacalcitol-Apsor, calcitriol-Silkis). Le tazarotène-Zorac est un rétinoïde topique intéressant, mais irritant.

Les traitements par voie générale sont réservés aux formes graves : méthotrexate-Méthotrexate Bellon, ciclosporine-Néoral, Sandimmun, aprémilast-Otezla et acitrétine-Soriatane.

Enfin, les biothérapies (anti-TNF alpha, anti-IL 12, 17 ou 23) sont réservées aux échecs des traitements précédents ou en cas de contre-indications de ceux-ci : le tildrakizumab s’ajoute aux deux autres anti-IL23 déjà disponibles.

Le confort du patient

Les principaux effets indésirables sont représentés par les infections des voies respiratoires supérieures, des céphalées, gastro-entérites, nausées, diarrhées, des dorsalgies et des douleurs au site d’injection.

Important : le patient doit consulter sans délai un médecin en cas d’apparition de signes ou de symptômes évocateurs d’une infection cliniquement significative.

 

 

Par Didier Rodde, pharmacologue

Source : Le Quotidien du Pharmacien