Pacemaker : le coup de fil fatal

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Publié le 09/03/2021
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Le téléphone portable vient d'ajouter une nouvelle ligne à la liste de ses méfaits…

Même si les risques imputables aux radiofréquences émises par nos smartphones s'amenuisent d'étude en étude, d'autres, plus indirects, tels ceux liés à la sédentarité, affectant la santé mentale ou l'apprentissage scolaire, semblent bien réels. Mais il ne s'agit pas de cela. Ce que des chercheurs américains en électrophysiologie viennent de vérifier, c'est que certains smartphones (notamment les iPhone de dernière génération), interférent directement sur le fonctionnement des défibrillateurs cardiaques implantables (DCI). Leur expérience édifiante est rapportée dans un article publié par la revue Heart Rhythm. Des tests ont été effectués sur un patient portant un défibrillateur de la marque Medtronic. « Après avoir placé l'IPhone (N.D.L.R., 12) à proximité du défibrillateur, au niveau de la partie gauche du thorax, nous avons constaté un arrêt immédiat de son fonctionnement. Cet arrêt a persisté pendant toute la durée du test. » Et selon les auteurs de l'étude, le phénomène a été reproduit à de nombreuses reprises et pour différents positionnements du smartphone.

L'American Heart Association (AHA) avait déjà alerté sur le fait que les champs magnétiques pouvaient inhiber les générateurs d'impulsions présents dans les DCI et les stimulateurs cardiaques. Sur le site Web de l'AHA où figure une liste d'appareils, avec leur potentiel d'interférence fonctionnelle, les téléphones portables sont pourtant considérés jusqu'ici comme n'induisant qu'un faible risque. Mais le dernier iPhone (et sans doute d'autres smartphones récents) se distingue par une originalité technique. L'iPhone 12 possède en effet un réseau circulaire d'aimants entourant une bobine de charge centrale, et ce réseau interagirait avec la technologie MagSafe, propriété d'Apple, qui accélère la recharge de l’appareil… et met à l'arrêt certains DCI. Terrifiant, non ? Rassurez-vous, fabricants de DCI et de téléphones promettent, la main sur le cœur, de prendre très au sérieux les risques de cet appariement terrible.

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien