L’exposition aux métaux serait associée à une calcification des artères coronaires, selon une étude publiée dans le Journal of American College of Cardiology. Ce qui augmenterait le risque de maladies cardiovasculaires (MCV), et notamment d’athérosclérose, de façon comparable au tabagisme, au LDL-cholestérol ou au diabète. Pour l’équipe de l’Université de Columbia, leurs résultats suggèrent de « considérer l'exposition aux métaux comme un facteur de risque important pour l'athérosclérose et les maladies cardiovasculaires » et d’aller vers des politiques réglementaires plus strictes.
L'exposition à des polluants environnementaux est reconnue comme un facteur de risque dans les MCV, mais des recherches plus fines sur l’association avec la calcification faisaient défaut jusque-là. Dans ce travail, les auteurs montrent que l’accroissement par la pollution des taux de métaux dans l’environnement est nocif pour la santé cardiovasculaire, et que c’est bien sur la calcification que cette exposition joue.
En France, les autorités s’inquiètent de l’effet néfaste des métaux sur la santé, et notamment celui de l’arsenic
L’étude a inclus 6 418 individus de la cohorte prospective Mesa (pour Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis) comprenant des hommes et femmes âgés de 45 à 84 ans, d’origines ethniques diverses et indemnes de MCV. Les auteurs ont mesuré les niveaux urinaires de métaux à l’inclusion (entre 2000 et 2002), tels que le cadmium, le tungstène, l’uranium, le cobalt, le cuivre ou encore le zinc, ainsi que le taux de calcification coronaire au cours du suivi.
Les chercheurs retrouvent des scores de calcification plus élevés de 51 % à l’inclusion et de 75 % à 10 ans pour le quartile ayant le taux de cadmium urinaire le plus élevé par rapport au quartile ayant le taux le plus bas. Pour le tungstène, l'uranium et le cobalt urinaires, les scores de calcification étaient plus élevés au cours du suivi respectivement de 45, 39 et 47 % dans le quartile le plus élevé comparé au plus bas ; mais pour le cuivre et le zinc, les scores chutaient au cours du suivi (de 55 à 33 %, et de 85 à 57 %, respectivement).
Des expositions diverses
De plus, l’équipe retrouve des variations des taux urinaires de métaux en fonction des caractéristiques démographiques. Les participants plus âgés, ceux d’origine chinoise et ceux aux niveaux d’éducation plus faibles avaient les taux les plus élevés. Les habitants de Los Angeles présentaient des taux urinaires de métaux plus hauts, nettement pour le tungstène et l'uranium, et légèrement pour le cadmium, le cobalt et le cuivre. Les taux de cadmium étaient plus élevés chez les fumeurs.
En France, les autorités s’inquiètent de l’effet néfaste des métaux sur la santé, et notamment celui de l’arsenic, du mercure, du cadmium, du chrome, du cuivre, du nickel ou encore du plomb. L’étude Esteban de 2021 de Santé publique France montre que 97 à 100 % des participants sont exposés aux métaux via l’alimentation (poissons et produits de la mer, céréales, légumes issus de l’agriculture biologique), le tabac, les implants médicaux et les plombages. En 2019, l’Anses, l’agence nationale de sécurité de l’alimentation et de l’environnement, a émis un avis sur la contamination des aliments, et particulièrement au cadmium, en proposant des valeurs limites pour protéger les consommateurs.
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