Pharmacie clinique oncologique en ville

Un guide pour les pharmaciens d’officine

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Publié le 21/05/2021
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Le Conseil national professionnel pharmacie d’officine pharmacie hospitalière vient de publier un guide sur la pharmacie clinique oncologique. Ces recommandations aident l’équipe officinale à développer les parcours patients en cancérologie.

La place et le rôle attendu du pharmacien clinicien en ville ne sont pas toujours faciles à appréhender pour les officinaux.

Néanmoins, la mise en place des entretiens pharmaceutiques autour des chimiothérapies orales constitue une avancée importante pour la profession. Cette opportunité a été reconnue par l’avenant 21 de la convention nationale pharmaceutique. Un texte qui reconnaît le rôle du clinicien de ville dans la prise en charge pluridisciplinaire des patients.

Pour autant, le pharmacien se retrouve bien souvent seul lorsqu’il doit mettre en place ces accompagnements. De nombreuses sources permettent d’aider à la formalisation de la démarche. Mais, l’accompagnement des patients atteints d’un cancer est complexe, marqué notamment par des hospitalisations multiples et des retours à domicile. De plus, les thérapeutiques utilisées évoluent régulièrement complexifiant ainsi le suivi des protocoles de traitement initiés en milieu hospitalier.

Le Conseil national professionnel pharmacie d’officine pharmacie hospitalière (CPOPH) vient de publier des recommandations de bonnes pratiques de pharmacie clinique dans le parcours pharmaceutique des patients en oncologie. 

Élaboré conjointement par le CPOPH et la Société française de pharmacie clinique (SFPC), ce guide permet d’aider les pharmaciens de ville et des établissements de santé à mettre en place ces parcours, à coordonner la transmission d’informations et à développer ces accompagnements. À l’officine, la réalisation des entretiens pharmaceutiques selon ces bonnes pratiques repose sur plusieurs éléments.

Le socle du lien ville-hôpital

Tout d’abord, la collecte et la transmission des informations patient constituent un fondement indispensable de l’activité. Le socle repose obligatoirement sur la mise en place d’un lien ville-hôpital sécurisé et accessible.

En amont de l’entretien, la pharmacie du patient doit être la destinataire des actions pharmaceutiques (par exemple bilans de médications ou encore conciliations) réalisées par le pharmacien clinicien hospitalier. En retour, le compte rendu de l’accompagnement doit être tracé dans le dossier médical partagé, véritable carnet de suivi des patients. Cette action permet ainsi d’assurer la diffusion des informations auprès des autres acteurs du parcours de soins. La question du temps pharmaceutique et des ressources allouées à cette activité de pharmacie clinique sont également abordées dans les recommandations du CPOPH. 

La réalisation des entretiens doit être séparée des autres missions du pharmacien au sein de son officine. La traçabilité des actions menées permet de quantifier le temps pharmacien dédié et ainsi d'optimiser les ressources humaines. Ces recommandations constituent une ressource pour les officinaux désirant s’investir dans les parcours patients associés aux chimiothérapies. 

Armé de ce guide, le pharmacien clinicien de ville est prêt pour réaliser des entretiens autour des chimiothérapies orales.

Romain Lecointre

Source : Le Quotidien du Pharmacien