Une vaste étude menée par des chercheurs de l'INSERM, l'INRAE, l’Université Sorbonne Paris Nord et du Cnam montre que la consommation d'édulcorants pourrait être associée à une augmentation du risque de cancer.
Tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de limiter la consommation de sucres à moins de 10 % de l'apport énergétique quotidien, l'utilisation des édulcorants (comme l'aspartame, l'acésulfame-K ou le sucralose) offre une alternative a priori intéressante. Elle permet en effet de réduire la teneur en sucre ajouté, ainsi que les calories qui y sont associées, tout en maintenant le goût sucré des produits. Mais l’innocuité de ces additifs alimentaires fait l’objet de débats.
Pour évaluer les risques liés à leur consommation, des chercheurs de l'INSERM, l'INRAE, l’Université Sorbonne Paris Nord et du Cnam, au sein de l'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN), ont analysé les données de santé et de consommation d'édulcorants de 102 865 Français adultes participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Après avoir recueilli les informations sur le diagnostic de cancer au fil du suivi (2009-2021), des analyses statistiques ont étudié les associations entre la consommation d’édulcorants et le risque de cancer. À en croire les résultats de l'étude, parue le 24 mars dans la revue « PLOS Medicine », les personnes qui consommaient le plus d’édulcorants, en particulier l’aspartame et l'acésulfame-K, avaient un risque plus élevé de développer un cancer (notamment cancer du sein et ceux liés à l'obésité). Un risque augmenté de 13 % même pour les plus forts consommateurs, précisent les auteurs.
Jusqu'à présent, des études avaient suggéré que la consommation de boissons sucrées pouvait favoriser la survenue de cancers. Mais aucune n'avait regardé précisément les effets des édulcorants. « On ne peut pas exclure totalement des biais liés aux modes de vie des consommateurs, mais la prise en compte de multiples facteurs a permis de limiter ces biais », explique Charlotte Debras, première auteure de l’étude qui précise que des recherches supplémentaires dans d’autres cohortes à grande échelle seront nécessaires pour reproduire et confirmer ces résultats.
Avec l'AFP.
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