Des chercheurs de l'université de Louvain (Belgique) ont observé - pour l'heure chez la souris —, les résultats spectaculaires d'un anti-oxydant sur la prévention des métastases et récidives du cancer du sein triple négatif, l'un des cancers les plus agressifs qui soit.
La molécule testée par les chercheurs de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain) n'est pas vraiment nouvelle. Le mésylate de métoquinone, commercialisé sous le nom de MitoQ, est un anti-oxydant vendu aujourd’hui comme complément alimentaire, mais qui a montré un potentiel dans certaines indications médicales, telle la prévention des maladies cardiovasculaires. Pierre Sonveaux et son équipe ont montré que ce médicament permettrait d’éviter, dans 80 % des cas, l’apparition de métastases et d’éviter, dans 75 % des cas, la rechute locale du cancer du sein humain triple négatif, l'un des plus agressifs, qui représente 10 à 15 % de tous les cancers du sein. Pour l’instant, ces résultats prometteurs ont été obtenus chez la souris. Cette première mondiale est publiée dans la revue scientifique « Cancers ».
La moitié des patientes touchées par un cancer du sein triple négatif développeront, malgré le traitement, des récidives locales et des métastases. Pour l’instant, il n’existe aucun traitement spécifique pour prévenir ces rechutes, et seulement une patiente sur 10 atteinte d’un cancer triple négatif généralisé a une chance de guérir.
En pratique, les chercheurs de l'UCLouvain ont traité des souris porteuses de cancer du sein humain comme on traite les patientes à l’hôpital. Ils ont donc combiné une intervention chirurgicale à un cocktail de chimiothérapies classiques et ont ajouté à ce traitement le MitoQ.
Une première phase d'essai clinique a déjà permis de tester le produit chez des patientes saines et il s’est avéré peu toxique. Ensuite, commencera une phase clinique 2 pour démontrer l’efficacité de ce traitement chez les patientes atteintes du cancer. Une vingtaine de participantes sont d’ores et déjà enrôlées. Et enfin, encore plus tard, une phase 3. « Étant donné que MitoQ a déjà passé avec succès les essais cliniques de phase I, nos découvertes soutiennent le développement de ce médicament comme traitement préventif contre les métastases du cancer du sein », déclarent les auteurs. « La molécule sur laquelle on travaille à l’UCLouvain pourrait être donnée dès le jour de diagnostic d’un cancer à risque de métastases et maintenue jusqu’à ce que la patiente soit guérie », espère Pierre Sonveaux.
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