Trois ans après, les répercussions des attentats du 13 novembre à Paris sont encore palpables dans la population française, comme en attestent plusieurs études publiées aujourd’hui par Santé publique France.
La prise en charge des victimes des attentats du 13 novembre 2015 donne lieu à la publication de nombreuses études et enquêtes, dont six sont parues à l’occasion du troisième anniversaire de ces événements dramatiques dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH).
L’appel à la communauté scientifique avait été lancé immédiatement après les attentats de novembre 2015. L’objectif était de prévenir et de soigner les conséquences négatives de tels évènements alors que, parallèlement, plusieurs stratégies étaient étudiées pour atténuer le stress post-traumatique (lire notre article « abonné »). Car, comme le souligne une enquête, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est probable pour 54 % des menacés directs et 27 % des témoins sur place. Toutefois, moins de la moitié des victimes avait entamé un traitement régulier avec un psychologue ou un médecin. Le taux est inférieur (37 %) chez les témoins.
Mais les attaques, qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés, ont eu des répercussions bien au-delà de ce premier cercle. Une autre étude démontre ainsi que chez les intervenants (professionnels de santé, équipes de secours, pompiers, policiers), les prévalences de TSPT étaient de 3,5 % à 9,9 % en fonction du type d’intervenant mais aussi de la non-préparation aux événements traumatogènes.
Bien au-delà de ce cercle, les attentats du 13 novembre ont laissé une forte empreinte dans la mémoire collective française, selon une étude réalisée sept mois plus tard. Cependant, les séquelles restent bien entendu plus profondes chez les victimes, comme le montrent l’étude 1 000 et l’étude REMEMBER, placées sous la bannière du programme « 13 novembre ». Ces deux études se pencheront pendant dix ans sur une cohorte de 934 personnes dont 355 directement touchées par les événements. 200 d’entre elles seront suivies sur l’état de stress post-traumatique. Elles seront notamment soumises à des examens IRM afin de détecter « le cœur du trouble, les images intrusives » qui surgissent sans que les victimes puissent les contrôler et les repousser. « Cette incapacité se voit dans le cerveau d’une personne atteinte de stress post-traumatique », explique en substance Denis Peschanski, chercheur au CNRS, concluant que chez les personnes les plus directement exposées, « ces attentats ont laissé des traces jusque dans les méandres du cerveau ».
Avec l'AFP.
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