Le rapport à la nutrition a beaucoup évolué dans nos sociétés occidentales. Nous sommes passés d’une alimentation de subsistance – « On mangeait pour vivre. » – à une alimentation choisie, pensée, face à la profusion alimentaire. Le consommateur est aujourd’hui autonome, l’alimentation est devenue une construction et la tête s’est substituée à l’estomac.
L’alimentation qui était sociétale, globale, est désormais très individuelle et contribue à forger l’identité des individus. L’être humain a toujours « mangé des symboles », mais s’il s’est un peu détaché des diktats religieux, la pression intellectuelle et spirituelle demeure.
On assiste ainsi à une déferlante des régimes « sans » (sans viande, sans lait…), notamment chez les jeunes qui expriment, par cette démarche, leur désarroi et leur remise en cause de la société. Face à la profusion, on se permet le luxe d’exclure et on s’assemble en fonction des exclusions.
À côté de l’écologie, qui a modifié les rapports à la table, la santé est une autre préoccupation des consommateurs, qui a conduit les industriels à développer des aliments adaptés à ce que les consommateurs croient être bénéfique : aliments allégés ou « bio », par exemple.
À la télévision, on assiste à une fascination pour l’alimentation. La cuisine, qui était une servitude, est devenue un spectacle. La cuisine a ses vedettes, ses moments d’exception. Elle est aussi devenue une activité ludique, de plus en plus prisée par les hommes dans les couples de moins de 40 ans.
Parallèlement, la simplification proposée par l’industrie alimentaire – aliments prêts à cuire, salades conditionnées… – est appréciée, mais suscite des interrogations sur la qualité des plats, interrogations alimentées à la fois par la réussite économique des industriels et par les scandales alimentaires.
En termes de restauration collective, les cantines scolaires ne jouent pas pleinement leur rôle. La cantine devrait être éducative, mais elle est vécue comme une contrainte. Il y a une pression des parents, du législateur et, in fine, un gaspillage important, alors que l’essentiel est que les enfants mangent.
En entreprise, la situation est bien plus positive, avec une réponse adaptée au repas séquentiel (entrée-plat-dessert). Le repas est fait en fonction des désirs et des coûts, il est moins normatif. La restauration d’entreprise joue aussi un rôle de lien social, avec une notion de collectif et de partage.
Ainsi, en quelques décennies, le rapport à l’alimentation a changé. Elle reste un fondement, mais l’évolution s’est faite d’une alimentation sociétale globale à une alimentation construite en fonction de valeurs individuelles.
L’alimentation qui était sociétale, globale, est désormais très individuelle et contribue à forger l’identité des individus. L’être humain a toujours « mangé des symboles », mais s’il s’est un peu détaché des diktats religieux, la pression intellectuelle et spirituelle demeure.
On assiste ainsi à une déferlante des régimes « sans » (sans viande, sans lait…), notamment chez les jeunes qui expriment, par cette démarche, leur désarroi et leur remise en cause de la société. Face à la profusion, on se permet le luxe d’exclure et on s’assemble en fonction des exclusions.
À côté de l’écologie, qui a modifié les rapports à la table, la santé est une autre préoccupation des consommateurs, qui a conduit les industriels à développer des aliments adaptés à ce que les consommateurs croient être bénéfique : aliments allégés ou « bio », par exemple.
À la télévision, on assiste à une fascination pour l’alimentation. La cuisine, qui était une servitude, est devenue un spectacle. La cuisine a ses vedettes, ses moments d’exception. Elle est aussi devenue une activité ludique, de plus en plus prisée par les hommes dans les couples de moins de 40 ans.
Parallèlement, la simplification proposée par l’industrie alimentaire – aliments prêts à cuire, salades conditionnées… – est appréciée, mais suscite des interrogations sur la qualité des plats, interrogations alimentées à la fois par la réussite économique des industriels et par les scandales alimentaires.
En termes de restauration collective, les cantines scolaires ne jouent pas pleinement leur rôle. La cantine devrait être éducative, mais elle est vécue comme une contrainte. Il y a une pression des parents, du législateur et, in fine, un gaspillage important, alors que l’essentiel est que les enfants mangent.
En entreprise, la situation est bien plus positive, avec une réponse adaptée au repas séquentiel (entrée-plat-dessert). Le repas est fait en fonction des désirs et des coûts, il est moins normatif. La restauration d’entreprise joue aussi un rôle de lien social, avec une notion de collectif et de partage.
Ainsi, en quelques décennies, le rapport à l’alimentation a changé. Elle reste un fondement, mais l’évolution s’est faite d’une alimentation sociétale globale à une alimentation construite en fonction de valeurs individuelles.
Dr Isabelle Hoppenot
D’après un entretien avec le Pr Jean-Louis Schlienger, médecin nutritionniste, Strasbourg.
D’après un entretien avec le Pr Jean-Louis Schlienger, médecin nutritionniste, Strasbourg.
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