Un additif alimentaire est une substance qui peut avoir ou non une valeur nutritive mais n'est habituellement pas consommée en tant qu'aliment. Son ajout intentionnel a pour effets de garantir la qualité sanitaire de l'aliment, (conservateurs, antioxydants), d'améliorer le goût ou l'aspect de la denrée (colorants, édulcorants, exhausteurs de goût) , de lui conférer une texture particulière (épaississants, gélifiants) ou de garantir la stabilité du produit (émulsifiants, anti-agglomérants, stabilisants). Dans l'Union européenne ils sont identifiés par un numéro commençant par la lettre E, seuls sont autorisés les additifs inscrits sur une liste positive (320) répartis dans 27 catégories fonctionnelles. L'étiquetage doit mentionner la fonction de l'additif et la substance spécifique utilisée. Une dose journalière admissible (DJA) est requise, représentant la dose exprimée en mg/kg de poids corporel, qui peut être consommée quotidiennement pendant toute la durée d'une vie sans présenter de risque appréciable pour la santé.
Tests et bilan allergologique
Ces substances sont présentes dans la plupart des aliments transformés, mais ceux qui les consomment ne sont pas conscients de leur potentiel nocif. Les allergies aux additifs alimentaires passent souvent inaperçues parce qu'elles se confondent avec les allergies alimentaires dont les symptômes sont similaires avec en cause une réaction disproportionnée du système immunitaire lorsque l'organisme identifie l'une des substances comme potentiellement dangereuse. Les manifestations cliniques sont immédiates dans les minutes ou heures qui suivent l'ingestion de l'aliment, ou retardées après 12 heures ou plus avec différents degrés de sévérité : de l'urticaire/angioedème, une rhinite, des exacerbations d'asthme, des poussées de dermatite atopique, un érythème polymorphe, de l'anaphylaxie potentiellement mortelle. En général, l’intolérance à certains aliments peut être un signal suspect mais la mise en cause d'un additif alimentaire particulier est difficile à affirmer en l'absence d'un faisceau de preuves suffisantes.
Les allergies aux additifs alimentaires passent souvent inaperçues parce qu'elles se confondent avec les allergies alimentaires
Le diagnostic repose en premier lieu sur une anamnèse minutieuse et une enquête catégorielle alimentaire avec la tenue d'un journal de bord détaillé. Un bilan allergologique peut être réalisé comprenant des tests cutanés (prick-tests, patch tests), des tests biologiques (dosages d'IgE spécifiques, tests d'activation des basophiles) et des tests de provocation par voie orale permettant d'apporter la preuve de la responsabilité de l'additif. De nos jours, beaucoup d'aliments contiennent des additifs et il n'y a pas de traitement efficace contre les allergies autre que leur exclusion avec des diètes restrictives pouvant conduire à des carences nutritionnelles. Le meilleur moyen est d'éviter de consommer des aliments précuits ou préparés industriellement et de bien lire les étiquettes. Il est important de se renseigner sur le nom des composants qui correspondent au numéro ou au code mentionné. Malgré la réglementation certains additifs restent controversés, en cas de doute il est conseillé de prendre les conseils d'un allergologue et/ou d'un professionnel de la nutrition.
D'après un communiqué de la Société Française d'Allergologie 19e congrès 2 024
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