Avec près de 32 % de fumeurs et 24,5 % de fumeurs quotidiens en 2022, le tabagisme ne baisse plus en France.
En 2022, en métropole, plus de trois personnes de 18-75 ans sur dix déclaraient fumer (31,8 %) et un quart déclaraient fumer quotidiennement (24,5 %), d’après les résultats d’une enquête téléphonique menée entre mars et juillet 2022 auprès de 3 229 personnes, publiés le 31 mai dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) de Santé publique France à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac. « Après une baisse du tabagisme quotidien d'ampleur inédite entre 2016 et 2019 (de 29,4 % à 24 % en métropole), la prévalence s'est stabilisée depuis 2019 », relève le BEH.
Selon Santé publique France, le stress lié à la crise sanitaire du Covid-19 pourrait avoir eu un impact sur l'interruption de la baisse de la prévalence du tabagisme et sur la hausse observée parmi certaines populations. En effet, la prévalence du tabagisme quotidien reste nettement plus élevée lorsque le niveau de diplôme est plus faible : elle varie de 30,8 % parmi les personnes n'ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat à 16,8 % parmi les titulaires d'un diplôme supérieur au baccalauréat. Elle est la plus élevée parmi le tiers de la population dont les revenus sont les plus bas (33,6 %). Enfin, parmi les 18-64 ans, la prévalence du tabagisme quotidien reste nettement plus élevée parmi les personnes au chômage (42,3 %), que parmi les actifs occupés (26,1 %) ou les étudiants (19,1 %).
« La réduction de ces inégalités sera un enjeu majeur pour le 3e plan de lutte contre le tabac qui démarre en 2023 », évoque le BEH. La prescription par le pharmacien de substituts nicotiniques, dont les cigarettes électroniques, mesure que souhaite mettre en place le ministre de la Santé, est l'un des moyens qui permettrait de faciliter l’accès aux outils de sevrage tabagique et de réduire ainsi ces inégalités.
Autre enseignement du sondage : parmi les fumeurs quotidiens, 59,3 % déclarent avoir envie d'arrêter de fumer, 26,4 % ont le projet d'arrêter dans les six prochains mois et 30,3 % ont fait une tentative d’arrêt d'au moins une semaine dans les 12 derniers mois, ce dernier taux étant en baisse par rapport aux années précédentes.
Enfin, en ce qui concerne le vapotage, en 2022, 7,3 % des 18-75 ans déclaraient vapoter et 5,5 % quotidiennement. Une prévalence identique à celle de 2021, mais avec une tendance à la hausse observée depuis 2016, où l’on comptait alors 2,5 % de vapoteurs quotidiens.
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