Difficultés de recrutement

Une pharmacienne des Alpes-de-Haute-Provence lance un appel à l’aide

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Publié le 01/08/2024

La pharmacie de Castellane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a besoin de renfort
Crédit photo : DR

Titulaire de l’unique officine de Castellane, village de 1 500 habitants des Alpes-de-Haute-Provence situé aux portes des gorges du Verdon, Muriel Chanut cherche depuis de longs mois à recruter un pharmacien pour venir l’aider au quotidien. Une nécessité pour l’officinale, « épuisée » par son rythme de travail actuel.

Un peu partout en France, des pharmaciens, notamment ceux installés dans les territoires ruraux, font face au même problème : la difficulté, voire l’impossibilité, de recruter du personnel. Cette situation, Muriel Chanut, titulaire de la pharmacie de Castellane, la vit aujourd’hui. Après avoir travaillé dans plusieurs officines de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Muriel Chanut voulait s’installer, avec la ferme intention de rester dans le département dont elle est originaire. « J’ai acheté il y a 3 ans. Jusqu’au mois de février, un pharmacien adjoint travaillait avec moi mais il a dû partir à la retraite. Depuis, je lui cherche un remplaçant. J’ai tout essayé, France Travail, ClubOfficine, j’ai payé des chasseurs de têtes, publié des annonces sur réseaux sociaux… Pour l’instant, je n’ai été contacté par aucun candidat », explique-t-elle au « Quotidien du pharmacien ». Récemment, Muriel Chanut a même sollicité la chaîne de télévision locale « BFM DICI », pour raconter son histoire. Il faut dire que le temps presse pour la pharmacienne. Si elle peut compter sur l’aide des deux préparateurs qui travaillent avec elle, l’appui d’un pharmacien adjoint lui est indispensable. Entre 110 et 120 heures de travail par semaine, des gardes une semaine sur deux, jamais plus de trois jours de vacances d’affilée sur les trois dernières années… Muriel Chanut ne s’en cache pas, elle est aujourd’hui « épuisée ».

Réussir à recruter et devenu urgent pour elle-même mais aussi pour les patients du village. L’officine la plus proche de Castellane se situe en effet à Saint-André-les-Alpes à plus de 20 kilomètres et à près de 30 minutes de voiture. Si l’officine de Muriel Chanut venait à baisser le rideau, les conséquences seraient donc catastrophiques pour la commune et ses habitants. « C’est vrai que Castellane est un peu isolé, il faut aimer la vie de village pour s’y installer. Cela dit, la commune dispose d’une crèche et d’établissements scolaires jusqu’au collège. Nous sommes aussi bien pourvus en termes d’offre médicale avec deux médecins généralistes au village et trois autres aux alentours, deux dentistes, des kinés, un orthoptiste, une pédiatre qui vient deux fois par semaine… » Situé près des très touristiques gorges du Verdon, le plus grand canyon d’Europe, Castellane reçoit beaucoup de visiteurs l’été mais n’est pas pour autant une ville fantôme l’hiver, assure Muriel Chanut. « Hors saison, la pharmacie accueille entre 120 et 150 patients par jour, l’été c’est le double. Il y a de quoi faire. »

L’officinale espère désormais que son appel saura attirer l’attention de plusieurs candidats. « C’est un temps plein, quant aux gardes c’est moi qui continuerai à les assumer. La personne qui acceptera le poste pourra bénéficier d’un logement mis à disposition par la commune pendant les 6 premiers mois, le maire s’y est engagé », ajoute Muriel Chanut. Je n’aurais jamais imaginé qu’il soit si difficile de recruter, je tente aujourd’hui le tout pour le tout, confie-t-elle.

Si des candidats sont intéressés, ils peuvent contacter Muriel Chanut à l’adresse mail suivante : pharmacastellane@gmail.com