La ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, la pharmacienne Agnès Firmin-Le Bodo, a dévoilé hier à SantExpo les premiers résultats de l’enquête sur l’état de santé des soignants. S’ils doivent encore être affinés, ils montrent sans conteste le stress, la fatigue chronique et les problèmes de sommeil des professionnels de santé, à l’hôpital comme en libéral.
Ils sont 50000 professionnels de santé à avoir répondu à l’enquête sur la santé des soignants lancée fin mars par le ministère de la Santé, prouvant s’il en était besoin « l’importance du sujet », note Agnès Firmin-Le Bodo. Et les premiers résultats, rapportés par « Le Généraliste », sont édifiants. En effet, seulement 10 % d’entre eux se considèrent en bonne santé, 71 % disent travailler dans le stress, 64 % se disent quotidiennement fatigués, 50 % présentent des problèmes de sommeil, 35 % consultent un médecin moins d’une fois par an et la moitié des répondants indiquent avoir déjà fait un burn-out.
Philippe Denormandie, directeur santé du groupe MNH et nommé parmi les personnes qualifiées pour mener la mission ministérielle sur la santé des soignants, a pour sa part souligné que « souvent les gens disent que le surmenage est plus significatif à l'hôpital (...) Pourtant les résultats du questionnaire montrent un niveau de souffrance plus important dans le libéral que dans les établissements de santé ». Des résultats qui ne surprennent pas Agnès Firmin-Le Bodo, elle qui a insisté dès le début de ce travail sur la santé des soignants pour intégrer les professionnels de ville, dont les problèmes de santé ne sont pas du tout documentés contrairement à l’hôpital. « J'ai travaillé en tant que pharmacienne et je connais donc le secteur libéral. C'est pendant ces années que j'ai développé le sentiment et la conviction que nous ne prenions pas assez soin de notre santé. » A cela s’ajoute le fait que les soignants « n’osent pas parler de leurs difficultés », notamment par « peur du regard de l’autre (…), du confrère ».
Forts de ces résultats, la mission ministérielle va travailler à l’élaboration d’une feuille de route d’ici à la fin du mois de juin, avec pour objectif de centraliser les dispositifs déjà existants, « remonter les bonnes pratiques pour analyser ce qui marche et ce qui marche moins » et plus globalement « trouver des actions (…) afin de débloquer les choses ».
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