En recherche de croissance depuis des années, et malmené en 2020 par la crise, le marché de l’automédication s’effondre en janvier à un plus bas historique.
Les chiffres présentés par le GERS aujourd’hui sont sans appel. Le marché de l’automédication s’effondre de 23 % en janvier, à 144 millions d’euros par rapport au même mois en 2020. « Ce début d’année est catastrophique pour l’automédication, c’est la baisse la plus importante de ce marché depuis l’arrivée du Covid-19 et aussi sa plus forte baisse historique », souligne David Syr, directeur général adjoint de GERS Data. Sur l’ensemble de l’année 2020, le chiffre d’affaires baisse de 6 %, malgré le pic enregistré en mars dernier (+26 %), vite contrebalancé par les mauvais résultats des mois suivants : -21 % en avril, -18 % en mai, -14 % en juin, et même -22 % en décembre.
Des chiffres qui se reflètent aussi dans la mise en miroir du top 5 des segments contributeurs à la croissance (sommeil, visage, ballonnement, dépendance au tabac, affection buccale) qui améliore son chiffre d'affaires de 1,8 million d’euros en janvier, quand le top 5 des contributeurs à la décroissance (rhume, mal de gorge, douleur et fièvre, diarrhée, toux grasse) perd 28,5 millions d’euros.
En élargissant au marché du selfcare et de la nutrition, donc non seulement les médicaments d’automédication, mais aussi les dispositifs médicaux non prescrits et les compléments alimentaires, le chiffre d’affaires est aussi en recul. De début novembre jusqu’à la première semaine de février (incluse), la baisse est de 10 % et semble s’accentuer depuis la dernière semaine de janvier. Cette fois, les contributeurs à la croissance en ce début d’année sont les segments reminéralisation, sommeil, tonus et vitalité, immunité et défenses naturelles, prévention cardiovasculaire. La décroissance est en revanche toujours dominée par les marchés du rhume-état grippal, du mal de gorge, de la toux et du confort respiratoire. D’ailleurs, le top 20 des laboratoires en chiffre d’affaires ne trouve que trois entreprises en croissance : Nutergia, Menarini et Mylan. Le marché de l’hygiène et de la dermocosmétique reste lui aussi en retrait (-1 % avec les solutions hydroalcooliques, -2 % sans) et amorce une chute depuis la dernière semaine de janvier pour atteindre -11 % en valeur la première semaine de février.
Malgré tout, le chiffre d’affaires global de l’officine se limite à un recul de 1 % depuis le début de l’année, même si là encore, une dégradation semble s’amorcer début février (-3 %). En données sell out en pharmacie, la prescription de ville perd 2 % depuis la dernière semaine de décembre, la prescription hospitalière gagne 7 % et la délivrance sur conseil chute de 7 %.
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