Les pharmaciens figurent au rang des dix professions de santé représentées au sein de cette nouvelle intersyndicale, destinée à imposer la vision des professionnels de ville dans les mutations du système de santé.
Au même titre que dix autres syndicats*, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France est en effet membre de l'association « Les libéraux de santé », et son président, Philippe Besset en est trésorier. Il ne s'agit pas d'une dissidence de ces syndicats, adhérents pour la plupart du Centre national des professions libérales de santé (CNPS), de l'Union nationale des professions de santé (UNPS) ou encore de la Fédération française des praticiens de santé (FFPS). Ces instances veulent davantage s'inscrire dans le débat politique afin de mieux maîtriser les dossiers que la crise sanitaire a fait émerger. Il s'agit de reprendre la main sur le périmètre de leurs compétences propres, y compris en écartant les professions hybrides et les pratiques alternatives. « Les libéraux de santé » se veulent également un rempart contre la financiarisation de la santé via les fonds d'investissement et certaines sociétés privées, au mépris du modèle économique des professions libérales de santé.
Échelon un de l'exercice coordonné
De même, ces professionnels, écartés du Ségur de la Santé, revendiquent leur place dans le débat de la réforme du système de santé, fustigent les lobbyistes et la gouvernance par ordonnances qui décident de l'avenir de leur pratique professionnelle. À quelques mois de l'élection présidentielle, il y a urgence pour ces professions de santé à reconstruire une intersyndicale forte afin de travailler de manière transversale sur les dossiers d'actualité. Parmi ceux-ci, l'exercice coordonné à l'heure où les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des Maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) doivent faire l'objet d'ACI (accord-cadre interprofessionnel). « Les libéraux de santé » sont loin d'approuver le fonctionnement de ces structures et privilégient le modèle plus souple de l'ESCAP (Équipes de soins coordonnées autour du patient) comme premier échelon de l'exercice coordonné. Celui-ci est plus adapté à la prise en charge des personnes âgées et vulnérables.
De même, il est impératif pour ces professionnels de ville de contenir le rôle des complémentaires santé, des plateformes ou encore du numérique. Tous représentatifs, ces onze syndicats entendent moderniser les méthodes de négociations avec l'assurance-maladie, influer dans la réforme de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) pour une approche pluriannuelle qui donnerait plus de visibilité à leur exercice professionnel, ou encore rouvrir le dossier de la certification obligatoire. « Locomotives » des professions de santé, ces onze instances syndicales comptent convaincre les douze autres syndicats restant à rejoindre leur collectif pour une défense de l'exercice libéral.
* CDF (dentistes), CSMF (médecins), FFMKR (kinés), FNI (infirmiers), FNO (orthophonistes), FNP (podologues), SDA (audioprohésistes), SDB (biologistes), SML (médecins) et SNAO (orthoptistes).
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