L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a été alertée par plusieurs pharmacies récemment démarchées par des sociétés prétendant vouloir livrer des tests antigéniques à des professionnels de santé en effectuant la facturation à leur place. Les officinaux sont donc appelés à la vigilance.
Ces dernières semaines, une dizaine de pharmacies, dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté ou encore en région parisienne, ont été approchées par des sociétés assez obscures. Ces dernières prétendent être en possession de tests antigéniques, sans que le pharmacien ne puisse savoir si cela est vrai ou pas, et disposer d’une liste de professionnels de santé (médecins, infirmiers…) qui voudraient en passer commande. Ces entreprises, qui seraient au moins au nombre de deux, proposent ensuite de procéder elles-mêmes à la facturation et de décharger ainsi les pharmaciens de cet acte. Or, comme le rappelle premièrement l’USPO : « La sous-traitance de tout acte pharmaceutique, dont la dispensation des tests antigéniques, n’est pas autorisée. » De plus, « la dispensation des tests antigéniques aux professionnels de santé est réalisée après une expression des besoins par le professionnel de santé et non par un démarchage auprès des professionnels de santé et des envois non justifiés ».
Les cas récemment signalés à l’USPO proviennent de sociétés visiblement inconnues des professionnels jusqu’à présent. « On ne sait pas si ces entreprises sont réellement en possession de tests antigéniques, ni si elles veulent vraiment en livrer. Nous sommes peut-être devant une arnaque pure et simple, explique Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Même s’il s’agit d’une société honnête, le pharmacien ne doit pas donner suite à une telle proposition car, dans tous les cas, les tests doivent partir de la pharmacie et pas d’une société extérieure », rappelle-t-il.
Face à de telles sollicitations, les officinaux ne doivent donc prendre aucun risque. Les services juridiques de l’USPO leur conseillent de demander la carte de visite du commercial qui se présente, afin de vérifier l’existence de la société qu’il représente, puis de partager l’information avec le syndicat pour que les autres pharmaciens soient alertés. Il faut également éviter de cliquer sur des liens envoyés par mail par une société dont la probité pose question. Plus généralement, l’USPO rappelle aux pharmaciens qu’ils ne doivent « jamais communiquer d’informations professionnelles et personnelles et ne rien signer dans l’urgence sans avoir lu et vérifié la réputation de la société ». En cas de fraude avérée, les pharmaciens sont invités à porter plainte et à faire un signalement auprès de leur agence régionale de santé, sur SignalConso et auprès de la DGCCRF.
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