Sami Tayb-Boulahfa a quitté l’officine et repris des études de médecine. Il a en revanche continué à faire grandir son association, PHARMA Solidaires. Avec son équipe de bénévoles, il récupère des kits d’hygiène, des dispositifs médicaux ou encore des protections intimes auprès des laboratoires, des groupements et des pharmaciens d’officine pour les redistribuer à des associations qui prennent en charge des publics en situation de précarité. « En 5 ans, nous avons donné pour 7 millions d’euros de produits à plus de 400 associations, l’immense majorité en France. Selon mes estimations, près de 10 000 personnes en ont bénéficié », résume le fondateur de l’association. Lorsqu’il a commencé il y a cinq ans, celui qui a parfois été surnommé le « Robin des bois des pharmacies » n’aurait jamais pensé atteindre un tel total. « Cela paraît considérable, admet-il. C’est beaucoup mais ce n’est pas encore assez. Certains laboratoires ne nous ont pas encore rejoints et la demande, elle, est exponentielle » . Au quotidien, Sami Tayb-Boulahfa constate en effet que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté et qui rencontrent des difficultés pour se procurer des produits d’hygiène de base ne cesse d’augmenter. Certaines gammes, comme les produits d’hygiène bucco-dentaire, restent difficiles à trouver pour l’association. « Dans ce domaine nous avons un gros besoin et un approvisionnement qui n’est pas suffisant », regrette-t-il.
« Nous avons besoin de pharmaciens »
Parti de Paris, PHARMA Solidaires compte aujourd’hui six antennes, à Toulouse, Nantes, Tours, Montpellier, Lyon et donc dans la capitale. Chacune d’entre elles est gérée par un pharmacien. L’association fonctionne grâce à un réseau d’une quarantaine de bénévoles. « Je lance d’ailleurs un appel aux confrères et consœurs qui ont envie de s’engager, nous avons besoin de davantage de pharmaciens », explique le jeune homme. À ce jour, l’association dispose de 25 partenaires qui donnent des produits matériels mais apportent aussi une contribution financière. Parmi eux, des entreprises de l’industrie pharmaceutique mais aussi des groupements et peut-être un jour des grossistes-répartiteurs, comme l’espère Sami Tayb-Boulahfa. Autre but à atteindre, faire en sorte que davantage d’officinaux fassent des dons à l’association. « Il y a 5 ans, de nombreux officinaux avaient des réticences à donner, notamment car ils se demandaient comment les produits seraient utilisés. Aujourd’hui, ces doutes sont moins fréquents. Il faut savoir que l’on demande aux associations bénéficiaires un droit d’audit pour s’assurer que les conditions de stockage des produits seront bonnes et qu’un vrai suivi est effectué, assure-t-il. Cela dit, si l’on veut que davantage de pharmaciens donnent, il faut qu’on leur offre une solution clé en main. À la rentrée, nous espérons pouvoir faire venir des transporteurs directement à l’officine pour collecter les dons », annonce Sami Tayb-Boulahfa.
Pour plus d’informations, consultez le site www.pharmasolidaires.com
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