Représentant les titulaires, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ont présenté aux négociations du 18 avril une augmentation du point officinal de 2 %, majorant ainsi la première proposition faite en janvier qui avait été refusée.
Une nouvelle fois, ils se sont heurtés au front des cinq organisations syndicales de salariés (FO, CGT, UNSA, CFDT et CFE) qui jugent ce montant insuffisant au regard de la revalorisation du SMIC au 1er mai prochain (2,19 %). « Si rien n’est fait, toute la grille de raccordement sera sous le SMIC et le salaire mensuel brut à temps plein d’un préparateur coefficient 240 sera 43 euros au-dessus du SMIC », relève un communiqué intersyndical appelant la FSPF et l’USPO à reconsidérer leur stratégie salariale et à revenir « avec des propositions décentes ». Philippe Besset, président de la FSPF, cache mal son exaspération : « En intégrant la proposition faite hier par les chambres patronales, le montant cumulé des augmentations pourrait atteindre 8,21 % en année glissante, soit un gain de 2,51 % en termes de pouvoir d’achat. » Il rappelle qu’en année glissante, alors que l’inflation a atteint 5,7 %, sur la même période, « deux accords salariaux ont conduit à une augmentation cumulée des rémunérations conventionnelles de 6,09 % ».
Philippe Denry, vice-président de la FSPF, précise : « Notre proposition consistait à maintenir un écart d'environ 80 euros. Une fourchette certes basse, mais qui permettait sur l'année une augmentation de 400 euros en moyenne pour les préparateurs et les adjoints. »
Chance perdue
Pour les représentations des titulaires, l’économie officinale ne permet pas d’aller au-delà d’une hausse de 2 % du point. Car, comme le souligne Daniel Burlet, chargé des questions sociales auprès de l'USPO, « il ne faut pas oublier qu'après les embellies connues en 2021 et 2022, l'activité tourne aujourd'hui au ralenti à l'officine, l'un des rares secteurs d'activité dont les revenus ne sont pas indexés à l'inflation ». Les incertitudes pèsent d’autant plus que les négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie, portant sur le volet économique de l’officine, ne commenceront qu’après l’été.
Philippe Besset ajoute, pour sa part, que cette fin de non-recevoir des syndicats induit « le blocage de dossiers nécessitant des décisions urgentes, dans l’intérêt des salariés telles que HDS de branche*, prévoyance, refonte de la classification des emplois de la pharmacie d’officine ». Sur ce dernier sujet impliquant l’attractivité de la branche, les syndicats de salariés comptent maintenir le bras de fer. « Nous suspendons toutes activités de négociations tant que nous n'aurons pas obtenu de revalorisation du point », déclare Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral FO pour la branche pharmacie.
* Fonds « Haut degré de solidarité ».
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