En 2023, ce sont près de 5 000 ruptures de stock et de risques de ruptures qui ont été signalés, soit 30 % de plus qu’en 2022. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) fait le point.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a recensé, en 2023, 4 925 signalements de ruptures de stock et de risques de ruptures, contre 3 761 en 2022, soit une hausse d’environ 30 %. Dans son rapport d’activité 2023, elle dresse la liste des produits les plus sensibles.
Parmi les « manquants » les plus fréquents, les médicaments du système cardiovasculaire sont en tête avec 1 430 signalements alors que la classe thérapeutique ne représente que 8 % de part de marché. Les médicaments du système nerveux (1 086 signalements, 33 % de part de marché) et les anti-infectieux systémiques (679 signalements, 5 % de part de marché) suivent. Avec 354 signalements alors qu’ils ne représentent que 0,8 % des médicaments utilisés, les anticancéreux sont en cinquième position, juste derrière les médicaments du système digestif et métabolisme, dont les antidiabétiques (465 signalements, 16 % de part de marché).
« Les situations de ruptures de médicaments augmentent pour plusieurs raisons, rappelle Pierre-Olivier Farenq, responsable du Centre d’appui aux situations d’urgence (CASAR) de l’ANSM. Tout d’abord, le risque de rupture augmente lorsque le marché est dans une situation de monopole. De plus, des problèmes liés à la production, comme des retards de fabrication, un incident de production ou des capacités de production insuffisantes impactent les approvisionnements. Enfin, la complexité de la chaîne de fabrication des produits de santé et la délocalisation ces dernières années des sites de production des médicaments matures hors Union européenne multiplient les risques d’accidents de production. »
En hausse également, les sanctions financières contre les laboratoires qui ne respectent pas leurs obligations de stock : 6 ont été prononcées (3 pour défaut ou retard d’information, 3 pour stock de sécurité non constitué) en 2023 contre 2 en 2022.
La liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) en difficulté d’approvisionnement est disponible sur le site de l’ANSM.
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