Personnellement je suis un peu surpris que l’arrêté codifiant l’affichage du prix des médicaments ne soulève pas plus d’interrogation sur l’application de la réforme. L’arrêté précise que les médicaments ont un prix public réglementé pour les médicaments remboursables et un prix public libre pour les médicaments non remboursables et que le pharmacien peut percevoir un honoraire pour la vente de médicaments.
Ceci doit être affiché dans toutes les officines, ce qui signifie que le pharmacien doit prévenir sa clientèle qu’il a le droit de percevoir un honoraire en plus du prix public quel que soit le médicament.
Dans le cadre de l’affichage des prix pour les médicaments le pharmacien doit donc préciser si le prix affiché intègre l’honoraire ou pas.
Dans le cas où il déciderait de ne pas intégrer l’honoraire au prix affiché, il devra donc afficher le Doliprane à 1,12 € et percevoir les 82 centimes par boîte lors de l’encaissement, ceci lui permettant de conserver l’affichage de sa Lysopaïne à 3,35 € et de ne pas percevoir l’honoraire pour sa vente lors de l’encaissement.
S’il décide d’intégrer l’honoraire dans les prix affichés il affichera 1,94 € pour le Doliprane mais devra alors afficher 4,17 € pour sa Lysopaïne. Il peut bien entendu laisser sa Lysopaïne à 3,35 € en arguant le fait que l’honoraire est intégré au prix affiché, mais il devra alors démontrer à la DGCCRF que son prix public de vente n’est pas inférieur à son prix d’achat ce qui risque de causer de sérieux problème à ceux qui fonctionnent avec des RFA puisque le prix d’achat facturé n’intègre pas les RFA ou à ceux dont la valeur de marge moyenne est inférieure à 0,82 €.
Et je ne parle pas de ceux qui font payer une carte pour ne pas payer l’honoraire et qui refuseront d’enlever les 82 centimes des 3,35 € de la Lysopaïne.
S’il est une chose de positive pour cet arrêté, c’est qu’il donne les moyens à ceux qui le désirent d’attaquer pour concurrence déloyale ceux qui ne respecteraient pas les règles d’affichage, mais le truc le meilleur c’est qu’il montre l’illégalité du décret qui gère la prise en charge d’un honoraire conventionnel car il interdit au titulaire de percevoir et de facturer un honoraire (pris en charge conventionnellement) sur les médicaments non remboursables prescrits alors que, dans le même temps, il est obligé de prévenir le patient que la loi l’autorise à le percevoir.
Je crois, et je l’ai déjà dit, qu’il y a quelque chose à creuser pour nos syndicats.
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