POUR la première fois, la convention pharmaceutique signée l’an passé va bien au-delà des habituels accords de tiers payant. Elle prévoit en effet une refonte de la rémunération, introduisant les notions d’honoraires de dispensation et de paiement à la performance. Elle met également en musique le principe des nouvelles missions rémunérées prévu par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) sous la forme d’accompagnements de patients chroniques. À l’époque, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner, estimait que la signature de ce texte représentait tout simplement « un des moments les plus importants pour la pharmacie française de ces dernières décennies. C’est une révolution en douceur, mais une vraie révolution ».
Un ballon d’oxygène.
Un an plus tard, il ne semble pas avoir changé d’avis. « Il y a beaucoup d’éléments positifs sur le plan économique et sur l’orientation professionnelle, estime-t-il. Si nous n’avions pas signé cette convention, l’économie de l’officine serait aujourd’hui dans un état catastrophique. » La politique en faveur du générique, la révision du mode de calcul de la marge des grands conditionnements et la revalorisation des gardes ont apporté un peu d’oxygène à des pharmacies au bord de l’asphyxie. En attendant, bien sûr, la grande réforme de la rémunération (voir notre article en page 25). Mais déjà, la prime générique pour 2012, qui sera versée prochainement aux officinaux, va permettre d’injecter 80 millions d’euros dans le réseau. Et l’accord générique pour 2013, actuellement en discussion, pourrait monter la prime à 150 millions d’euros. « Cela représenterait alors pratiquement 3 % de la rémunération », souligne Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui se félicite également des missions à venir d’accompagnements des patients. « Les choses sont en train d’avancer, se réjouit-il. Toutefois, il faut désormais voir dans quelles conditions le changement de rémunération va s’effectuer, car nous négocions sans enveloppe. »
Des transformations importantes.
Françoise Daligault dresse également un bilan plutôt positif, un an après la signature de cette nouvelle convention, même si la mise en place des missions se fait lentement. « Cela avance doucement, mais il s’agit d’une énorme transformation de notre métier, souligne la présidente de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Ce ne sont pas des choses que l’on peut faire dans la précipitation. » Au contraire, à ses yeux, ce sont davantage les échéances fixées qui étaient trop ambitieuses. De son côté, Philippe Gaertner fait observer que les délais de mise en place des différentes mesures sont finalement plutôt inférieurs à ceux rencontrés dans d’autres conventions signées. « Trois mois de retard, ce n’est pas grand-chose, relève le président de la FSPF, même si c’est encore trop long pour ceux qui sont en difficulté. Mais nous avançons. »
« Nous sommes passés d’une convention technique à une convention davantage axée sur l’aspect métier, qui nécessite beaucoup plus de réunions de travail », fait pour sa part valoir Philippe Ulmann, directeur de l’offre de soins de la CNAMTS*, à l’occasion d’une matinée thématique du Collège des économistes de la santé. Il ajoute : « Elle n’avance peut-être pas aussi vite que certains le voudraient, mais nous abordons des sujets complexes. » Et d’ailleurs, rappelle Philippe Ulmann, « les principales mesures prévues par la convention ont été mises en œuvre ou sont en passe de l’être dans un avenir très proche ».
En fait, le plus gros retard concerne l’honoraire de dispensation, qui ne devrait pas voir le jour avant l’année prochaine.
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