Après plus de deux mois de négociations, le compte n’y est toujours pas. Car si syndicats et assurance-maladie sont globalement tombés d’accord sur les contours à donner à l’exercice officinal des cinq prochaines années, le bât blesse sur le volet économique.
Les syndicats ont par conséquent formulé des propositions sur la rémunération des actes de dépistage et de prévention comme la vaccination, ou encore sur la revalorisation de l’acte de dispensation. Sur ce dernier volet, la rémunération de la délivrance des grands conditionnements représente un enjeu essentiel. La ROSP, notamment sur la dispensation des biosimilaires, génériques et hybrides, est également au cœur des discussions. Ceci d’autant plus que les pharmaciens ne percevront pas de ROSP génériques cette année, soit un manque à gagner de 65 millions d’euros, comme le souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Il insiste pour que cette ROSP soit réintroduite, notamment dans le contexte de l’article 66 de la LFSS pour 2020. Le président de la FSPF a été mandaté par le conseil d’administration de son syndicat pour maintenir une position très ferme et pour émettre des contrepropositions à celles présentées par l’assurance-maladie courant janvier.
Un tiers des pharmaciens perdants
Munis de leurs propositions respectives, les syndicats rencontreront individuellement le directeur de l’assurance-maladie, Thomas Fatôme, mercredi 9 février. S’ensuivra une séance de négociation commune le 15 février. L’USPO et la FSPF observent pour l’heure une ligne commune. Les deux syndicats ont conscience que les négociations dans un temps conventionnel « post-covid » s’annoncent ardues, principalement en ce qui concerne la réforme de l’honoraire officinal. « Nous avons besoin d’affiner nos simulations », déclare Pierre-Olivier Variot, président l’USPO. Il indique que la première et unique projection présentée jusqu’à présent par l’assurance-maladie, est jugée inacceptable pour la profession. « Selon les chiffres qui nous ont été présentés, 27,9 % des pharmaciens étaient perdants par rapport à 2019 », souligne-t-il.
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