Alors qu'une nouvelle réunion se tiendra la semaine prochaine entre DASTRI, les syndicats de pharmaciens et les industriels pour tenter (enfin) de trouver une solution pour l'année en cours, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a interrogé les pharmaciens pour savoir si ces derniers étaient satisfaits, en ce moment, du service proposé par l'éco-organisme.
Dans cette consultation menée en janvier, qui a réuni plus de 1 000 réponses, « près de 75 % des pharmaciens se disent non satisfaits du rythme de ramassage » des déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) et 20 % des pharmacies interrogées affirment « qu'aucun ramassage n’a eu lieu depuis plus de 6 mois ». Enfin, 40 % des officines regrettent que le délai entre les ramassages soit très long, entre 4 et 6 mois, « malgré leurs demandes d’enlèvement ».
Ces résultats tranchent avec ceux du baromètre IFOP/DASTRI. Selon ce dernier, effectué sur un panel de 552 officines entre le 22 août et le 6 septembre 2022, 6 pharmaciens sur 10 se disaient satisfaits par le service de collecte de DASTRI malgré, déjà, quelques reproches sur la fréquence d'enlèvement des déchets, jugée insuffisante par certains.
Il faut dire qu'entre l'été dernier et aujourd'hui, les conditions qui régissent la relation entre DASTRI et les pharmaciens ne sont plus les mêmes. Depuis le 1er septembre, les pharmaciens ont l'obligation d’organiser et de financer la gestion des DASRI produits à l’officine (issus de la vaccination et des dépistages). Mais ils veulent être rémunérés pour le stockage des DASRI patients. Après avoir proposé une solution provisoire pour les trois derniers mois de l'année, l'éco-organisme a dû stopper la collecte le 1er janvier, la convention mentionnée dans son agrément (renouvelé en fin d'année dernière) n'ayant pas été signée par les syndicats. Depuis de longs mois, les parties impliquées bataillent pour trouver une solution pérenne, qui convienne à chacun et soit conforme sur le plan juridique. Alors que l'on pensait voir le bout du tunnel fin décembre, les négociations se sont de nouveau compliquées en ce début d'année. Les syndicats refusent de signer une convention « qui ne soit pas fiable dès le début », même si elle n'est censée être que provisoire. « Il faut faire attention à ne pas se retrouver piégés dans une situation temporaire qui, si elle venait à perdurer, pourrait être considérée comme pérenne par un juge », redoute le président de l'USPO, Pierre-Olivier Variot. Même crainte du côté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui souhaite « conclure au plus vite une convention qui réponde aux attentes des pharmaciens ».
Alors que les négociations s’enlisent, l'USPO a adressé le 20 janvier un tacle appuyé à DASTRI. Le syndicat accuse l'éco-organisme de « continuer à vouloir gagner du temps en pratiquant un chantage inadmissible ». L'USPO rappelle que les pharmaciens stockent gratuitement les déchets en attendant que la situation se débloque. « Il ne faudrait pas en arriver à ce que le hall du siège parisien de DASTRI se retrouve encombré de cartons apportés par les pharmacies qui n’ont plus de place pour les stocker dans leur officine », menace l'USPO. « Notre objectif est de trouver un accord, en particulier sur le rythme des enlèvements, qui devrait être fixé à 3 fois par an minimum, et la récupération de nos déchets d’activité (vaccination et dépistage) à un coût négocié », souligne enfin le syndicat.
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